Extrait du journal

La mort de « Susan » « Snsan » vient de mourir; et mort m'émeut beaucoup plus que cer taines morts dont on parle beaucoup trop. « Susan », ce n'est pas le nom d'un gangster. C'est celui d'une chienne. Et ce n'est point parce qu'elle était la chienne lidcle d'un roi que sa mort {m'émeut ; c'est parce qu'elle est morte de chagrin, quelques jours après son maître à qui elle n'a pas pu survivre. -On nous a dit combien avait été pro fond et général, en Angleterre, le deuil du roi George, et à quelles manifesta tions de loyalisme, de fidélité donna lieu la mort du souverain. Or, tandis que cortèges et cérémonies se déroulaient, une pauvre bête pleurait toute seule, dans un co.in. .C'était « Susan », l'cpagneul qui, depuis sept ans, suivait pas à pas dans les jardins de Sandringham, le maître de ces lieux, son maître. Elle ignorait sans doute, la brave chienne, que ce maître était aussi le souverain de territoires immenses dispersés sur tous les continents. L'eût-elle su, que cela lui aurait peu importé. Elle aimait son maître comme ^on bon chien sait l'aimer, voilà tout. : Et un bon chien sait quand son maître est mort; qu'il parte en voyage, il attend patiemment son retour» Mais si c'est le. grand, le dernier voyage, il arrive souvent que le bon chien le suit dans la mort. C'est ce> qu'a fait « Susan ». Du jour où ton maître est parti; elle est...