Extrait du journal
APRÈS LA VISITE DE M. CHÉRON A METZ ' (De notre correspondant particulier) Metz, 5 octobre. — La population messine est encore sous le coup de la réception qui a été faite à M. Henry Chéron. On se demande avec raison ce qui a bien pu déterminer le garde des sceaux à se montrer dans nos murs. S'est-il invité lui-même ? C'est ce qu'on pense généralement. Pour la première fois depuis les glorieuses journées de • la libération, en novembre 1918, la population a conspué un ministre français. Tel est le bilan. Et pour la première fois aussi, un ministre, chargé des affai res d'Alsace et de Lorraine, a évité de se montrer, place de la Gare, et de reprendre le train de Paris à Metz. M. Chéron sst entré en catimini et s'est enfui via Onville, sous la pro tection des gendarmes. Lamentable épilogue des fêtes du Tricentenaire £e Sélestat, où les inscriptions inju rieuses pour le ministre, tracées sur les murs pendant la nuit, furent re couvertes de banderoles tricolores ! Strasbourg avait manifesté. Mais ici ce fut plus fort encore. Dans Le Lotrain, le vaillant organe fondé pendant la protestation par le chanoine Collin, on lit : — A quelques kilomètres de la frontière, les Messins et les Lorrains ont conscience, peut-être plus qu'ail leurs, de leurs devoirs nationaux... » Metz a des réactions nationales que peuvent ne pas avoir des villes ou contrées voisines, et si la popula tion messine est .forte surtout de sa force d'inertie, elle n'en comprend pas moins, pour autant, les explosions d'une jeunesse plus sensible et d'an ciens combattants qui, dans la lutte engagée, ont pris nettement et irré médiablement position. M. le garde des Sceaux a dû être mis au courant de cet état d'esprit... » Ce n'était vraiment pas l'heure, pour M. le ministre de la justice, dont la personne et l'action sont très discutées actuellement, de se rendre dans des agglomérations aux suscep tibilités nationales aussi prononcées qu'à Metz. » • Sous le régime de l'annexion, les ministres allemands qui s'égaraient dans Metz, bénéficiaient de la totale indifférence des Messins. Par contre, tous les ministres français, venus ici depuis 16 ans, étaient l'objet d'accla mations enthousiastes. Tous sans ex ception ! M. Chéron tenait apparemment à être le. premier qui serait copieuse ment conspué. Il a été servi à sou hait...
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
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