Extrait du journal

sieur de N..., vous me crottez. » A demi assourdi par le fracas des roues sur le pavé, M. de N;.. en tend : < Vous trottez. » Et il ré pond respectueusement : « Oui, Sire, ,à l'anglaise. » La duchesse de Maillé nous montre sous les fenê tres du Pavillon de Flore, la ca lèche du Roi s'avançant avec len teur, traînée par ses huit chevaux, et tout à coup, à l'entrée du Pont Royal, un homme du peuple disant assez haut : « Voilà le gros cochon qui passe. » Aussitôt, les gentils hommes de la chambre, assis dans la voiture, prennent des mines contrites et apitoyées. Louis XVIII, seul, ne se trouble point. « Tout beau, Messieurs, déclare-t-il, qui sait si cette phrase ne s'adresse pas à l'un de vous ?» La duchesse de Maillé se permet tait plus d'une critique à l'endroit du gouvernement, mais elle avait foi dans l'avenir du régime qui donna à la France quinze années de prospérité. Comme son second fils, âgé de neuf ans, prétendait aller à Reims assister au sacre de Charles X, elle lui fit cette réponse, qu'il se plaisait à rappeler au dé but dù xx* siècle : « Tu auras bien le temps de voir des sacres. » DUC DE LA FORCE, de l'Académie française. LA POLITIQUE...