Extrait du journal

La lecture distrait, apaise, guérit, ve nimeuse quelquefois, mais bien plus sou vent, panacée pour nos inquiétudes, nos curiosités, notre ennui. Les livres ne comptent cependant que idans la mesure où ils nous imposent de les relire, où ils s'installent dans notre intimité. C'est ' alors qu'ils deviennent, plusieurs fois feuilletés, des sources pres que intarissables de bonheur. Le plaisir renouvelé est, à peu près en eux seuls, un plaisir grandi. Ils contiennent tou jours; comme un visage aimé, quelque signe qui nous avait échappé. Découvrir un pareil livre, le ranger à son chevet, s'en promettre des joies, ne pensez-vous pas, lecteur, mon ami, mon frere,.que cela crée des obligations en vers l'auteur qui nous a ainsi ravis ? !\e croyez-vous pas que, céder à ce sent ment de gratitude, exprimer votre reconnaissance est un devoir agréable et que l'occasion de le remplir est assez are ? Les œuvres d'imagination sont de beaux jardins où nous pénétrons en invités ; l'auteur les crée, les habite, en dispose, moins pour nous que pour lui. Il n'a pas désîré notre plaisir qui n'est que la con séquence du sien et dont il ne se soucie que parce qu'il l'appelle « succès ». Bienfaiteur plus réel est celui qui se penche sur notre ignorance, le savant qui cotisent à distraire de son temps des heu res qu'il occupe à exposer dans un style limpide et de la façon la plus accessible, l'état actuel de la physique. Quand, avec une bonne grâce, une sim plicité infinies, il résume les notions es sentielles qui permettent de comprendre, non les calculs difficiles, mais les lois fondées sur eux et les conclusions de problèmes dont les éléments sont ana lysés et les énigmes quelquefois réso lues, nous devons, si nous ne sommes pas ingrats, dire : a Merci 1 » DOMINIQUE ANDRE. (.Voir la suite i la deuxième page)...