Extrait du journal

de l'abandon, l'affront et la colère de 1. trahison. Mais les opinions' courantes, dans ces milieux, sont pour les .dénoue ments pacifiques. Il ne. vient .guère à l'es prit d une femme du monde trompée pat son époux de lui rendre,- avec.un. couteau, la monnaie de ses coups de canif. On esl pénétré, dans ces sphères moins sensibles aux vengeances dramatiques, de l'inutilité ét du ridicule des violences t conjugales. Quand l'amour est mort, on ne le fait pas revivre en tuant l'amant. Pauvre marchande de vins! tefroilà bien avancée ! tu aimais ton homme et tu en as fait un cadavre. Si tu l'avais réelle ment aimé, tu aurais souffert en silence, tu aurais porté ta douleur comme les fer vents le calice, et peut-être plus tard au-, rais-tu éprouvé quelque âpre jouissance en le voyant passer un jour, heureux, paisible, au bras de celle qu'il t'avait préférée. Le véritable amour a peut-être sa suprême satisfaction dans l'abnégation. Ceux qui ont aimé vraiment n'oublient jamais etpardonnenttoujours.Marchanda de vins, ma fille, tu n'aimais pas, et tu as considéré la vie comme un cinquième acte de l'Ambigu. Je ne te plains pas, et j'espère que MM. les jurés, pour décon certer et retenir tes pareilles, grandes li seuses de feuilletons, reconnaîtront que c'est un crime tout de même le fait de coucher dans la tombe l'homme couché avec une autre femme....