Extrait du journal

est une étude sur la guerre actuelle. Frei tag-Loringhoven indique, paraît-il, les fautes que l'Allemagne a commises et qui l'ont empêchée d'aboutir à ses fins. Ce n'est pas tout : il indique aussi, et conséquemment, les méthodes qu'il fau dra. suivre, la prochaine fois, pour mieux réussir. La prochaine fois ? Mais oui ! Et c'est/ assurément l'aveu d'un tel pro jet, beaucoup plus que l'aveu des fautes regrettables, qui gêne le gouvernement boche et l'engage à ne point offrir aux neutres la lecture de Freitag-Loringho ven. A l'heure présente, l'Allemagne sait qu'au bout du compte ses véritables buts de guerre sont manques. Elle n'a plus d'illusion désormais sur les conquêtes qui l'ont tentée et qui l'ont lancée dans celte aventure. Elle y renonce : mais elle n'y renonce que pour le moment. Son grand désir serait maintenant d'obtenir une paix qui ne l'atteignît pas dans sa force vive et qui lui permît de recom mencer. De recommencer au plus tôt, si déjà ses critiques savants examinent le problème et préparent le nouveau coup ! Cela étonne, parce ,que lq malheur de cette guerre offense les nations civilisées. Cela ne doit pas étonner, si l'on sait, par l'histoire ancienne et .récente, que la guerre, et la plus abominable guerre, est proprement l'industrie allemande. Il est vain de supposer que l'Allemagne* va, d'elle-même, se transformer, cesser d'être ce qu'elle était, un peuple d'invasion, pour devenir un peuple doux et honnête. Il • y a, dans l'histoire, des époques où l'Allemagne se tient tranquille : c'est qu'on l'y oblige. A peine libre de ses mouvements, elle cède à son instinct de barbarie. Ce qu'on a toujours vu se re verrait. Si l'Europe a décidé que l'Alle magne ne recommencerait pas, il n'y a qu'un moyen : la défaite allemande, l'incontestable défaite et qui mette la « race de proie » dans l'impossibilité matérielle d'être insoumise. Les partisans d'une paix de camarades, Freitag-Lo ringhoven. compte, sur eux. — A. B....