Extrait du journal

par-dessus la digue, mordre la côte; dents plantées aux flancs des ro chers. » Maintenant il s'est mis à pleu voir et la dure pluie grise a brouillé d'un coup le paysage, les arbres se coués, la mer, les îles confuses. » J'ai chanté cet après-midi ; j'avais des fleurs dans les mains ; je regarde la mer et j'ai peur. » Il me faudra mourir et d'autres chanteront l'amour, quand viendra le soir. » D'autres verront monter le dé sir dans les regards humains ; d'autres souriront, visage penché, par-dessus le thé blond dans la tasse légère. > Qui dira mon amour pour toi, mon amour inutile, comme la colère déchaînée de la mer sans repos ? » A l'évocation de cette douleur déchaînée, la plupart des lectrices préféreront celle d'une douleur non moins vive, mais plus sereine, qui s'épanche dans ce petit poème fu nèbre que Marie Cossa dédie à sa sœur, à son enfant : Il faut le prendre dans tes bras et le porter, ma sœur ; il est encore si petit... ses mains sont douces et froissées comme des fleurs, ma sœur : qu'il n'ait pas froid, i c'est mon enfant !~. \ )e vous parle et cependant vous êtes chez les Ombres, mes chères Ombres... N'était l'absence de rime, on croirait percevoir dans cette re commandation si maternelle et si douloureuse, un écho affaibli de Verlaine ou de Maeterlinck. Marie Cossa nous promet un vo lume de poèmes qu'elle intitule : Accords. Elle nous montrera, sans nul doute, qu'elle sait accorder, quand il lui plaît, à la richesse du fond l'harmonie du vers. DUC DE LA FORCE, de l'Académie française....