Extrait du journal

Depuis longtemps Paris n'avait eu la moindre alerte de. zeppelins. La défense aérienne de la capitale est du reste si par faitement assurée qu'il semble difficile, maintenant, que les monstres puissent s'en approcher. Aussi la surprise fut-elle grande, hier soir vers sept heures, lorsque la sirène des pompiers retentit par les ruas ; on même temps les gardiens de la paix s'empres saient, selon la consigne, d'éteindre les becs de gaz et les lampes électriques. Disons tout de suite qu'il n'y eut pas d'émotion dans le.public. Beaucoup, d'ail leurs, se montraient incrédules ; car,étant donné l'état de l'atmosphère,- il semblait impasible que des dirigeables vinssent se risquer aussi loin. Et puis, il faut 1© re connaître, la fameuse sirène d'alarme, qui inaugurait hier son service, n'avait : rien d'impressionnant ; c'est à peine si on la distinguait des trompes d'a,utos, dont l'as sourdissant vacarme emplit les boulevards à cette heure de la journée. Quoi qu'il en soit, Paris eut, pendant une heure, une physionomie curieuse. J1 y avait, naturellement, plus de monde que d'habitude dans les rues, car aux pas sants, habituels s'étaient joints quantiié de badauds attirés par la perspective d'une improbable bataille aérienne. . Rien ne vint, et pour cause : l'alerte était la conséquence d'une erreur. Voici du reste comment la relate une note bfficielle : D'après des renseignements venus du front signalant que des zeppelins et avions ennemis se dirigeaient vers le sud, les mesures de précaution prévues ont été prises ce soir dans Paris. L'alerte a été doimée à 48 h. 45 et le si gnal de fin d'alerte à 19 h. 40. En effet, vers 8 heures, les pompiers ressortirent. Ge fut, cette fois, le clairon qui sonna la Berloque. L'alerte était finie. Paris en était quitte pour une courte... et très petite émotion....