Extrait du journal

Après les brimades contre les pa triotes qui veulent affirmer leur vo lonté de ne pas être gouvernés par les ordres venus de Moscou et qui crient : La France aux Français ! Après les sévices exercés contre ceux qui, de tout leur cœur et de toute leur foi nationale, chantent la Mar seillaise, en opposant ce chant à l'In ternationale ! Avant ce défilé du 14 juillet qui prétend mêler désormais les deux hymnes comme s'ils avaient une valeur égale, dans la bouche des manifestants du Front populaire, à la manière dont le drapeau rouge et le drapeau tricolore s'entrecroisent dans leurs cérémonies en un embrassement qui révolte ceux qui comprennent ce que veulent dire les symboles, il est intéressant de rappeler un épisode de l'histoire de la Restauration où la question de la Marseillaise comme chant séditieux fut posée à la tribune de la Chambre des députés et où la défense de l'hymne, qui n'était pas encore l'hymne national, valut au chef de l'opposition, le célèbre général Foy, une popularité considérable après qu'il eût prononcé un magnifique dis cours. Rappelons les faits; Lé 13 février 1820, le duc de Berry; était assassiné en sortant de l'Opéra par un-nommé Louvel,'.ouvrier sellier. La presse dé vouée au régime, la presse des ultra royalistes, accusa les' partisans: des idées et des hommes'de la Révolution et de l'Empire, qui se groupaient au tour d'un même • emblème, le drapeau tricolore, et • qui représentaient l'op position libérale, d'avoir armé le bras de l'assassin : « Le poignard qui a frappé la victime, disait un des jour naux ultras, dans une phrase devenue célèbre, n'est autre;qu'une idée libé rale... » La réaction contre les libéraux avait pris alors îes formes parlementaires les plus violentes. Dans la séance du 12 mars, un ministre alla jusqu'à dire que non seulement les idées, mais les chansons qui rappelaient la - Révolu tion étaient des ferments de désordre, et que notamment l'action exercée par la Marseillaise sur les foules avait été néfaste. C'est alors que la parole franche et chaleureuse du général Foy s'éleva....