Extrait du journal

J'ai reçu de M. le colonel , président du Conseil de guerre de Rennes la lettre sui vante : « Monsieur, » En réponse à votre lettre du 31 juillet dernier, j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien inviter les personnes qui vous ont dit être en mesure de faire con naître des faits utiles à la découverte de la vérité dans l'affaire Dreyfus - à m'adresser directement leurs déclarations, en me faisant connaître, outre leur nom et leur adresse, les faits sur lesquels elles sont en mesure de déposer devant le Conseil. » Je pourrai alors apprécier s'il y a lieu de les faire citer. » Veuillez agréer, etc. » Signé : Jouaust. » Cette lettre est datée du 4, mais je ne l'ai reçue que tardivement, vu mon éloignement de Paris. L'heure est passée des commentaires et des discussions; il faut agir, et agir vite. Je prie en conséquence tous les té moins dont j'ai reçu les déclarations d'é crire sans aucun retard à M. le président du Conseil de guerre, pour renouveler entre ses mains la déposition que j'avais reçue d'eux, et pour demander $ être cUtés dévântle Conseil. - .- ' J'écris aujourd'hui 10 à chacun d'eux, mais il est fort possible que mes lettres ne leur parviennent pas; qu'ils veuillent bien, dans ce cas,-tenir compte de la pré sente prière. Il y va de l'intérêt supérieur de la justice, dans une affaire où l'avenir de notre malheureux pays est engagé. La démarche des témoins,on peut m'en croire, ne sera pas tardive. J'ai expliqué ici que l'instruction de l'affairé Dreyfus n'a jamais été faite d'une façon sérieuse. Les débats sont condamnés par là à se traîner d'incidents en incidents devant un tribunal impartial qui veut certainement la lumière; aussi l'eiiquête sera-t-elle édi fiée au jour le jour, et jusqu'à la fin les témoins utiles seront appelés, j'en ai la ferme conviction. J'adresse donc le plus pressant appel à tous ceux qui ont eu assez de dévoue ment et de courage pour apporter chez moi leurs révélations. Qu'ils se fassent dès demain connaître aux juges. QUESKAY- DE BEAU REPAIRS....