Extrait du journal

villa abandonnée II ne me déplairait pas ^e* voir les femmes commencer contre des indignes, qui se vantent d'ailleurs de noué plaire et de nous tenir à discrétion, une campagne telle que nous pouvons la faire, la campagne du mépris. Schopenhauer a fait un gros traité, plein de choses curieuses, d'ailleurs, — car ce diable d'Allemand est à la fois détestable et attirant — pour démontrer que nous ne sommes pas libres dans nos amours, que la passion n'est qu'un piège que nous tend la . Nature, qui travaille dans l'uni que intérêt de la conservation et de la perfection de la race. Même quand nous ne voulons pas être mères, ce qui est le grand malheur de notre temps, nous agis sons à notre insu comme s'il n'y avait en nous "que la préoccupation de l'enfant, de la race à perpétuer. Non sans poésie, le philosophe établit que les entremet teurs de nos cœurs sont ces petits incon nus, encore plongés dans le néant, qui se ront nos successeurs et nos continuateurs dans le monde. Il y a du vrai, dans cette théorie. La femme, d'instinct, est la grande conservatrice de la race. Mais il ne suffit pas de créer des êtres ; il faut en core garder à son pays ce qui est son es prit, sa vertu, ce qui le fait grand et aima ble. Nous sommes faites pour .cette tâche et, pour l'accomplir, nous avons le de voir de toucher à la politique. Or, la révo lution dont on nous me.iace, ne laisserait rien debout de la tradition française. Elle ne peut aboutir qu'à la dictature d'un Catilina,-c'est-à-dire à tout ce qui est le plus antipathique à la femme. Nous aimons la liberté, qui fait la joie et la dignité de nos « hommes» : nous aimons l'ordre aussi, qui ^fait le bonheur et la richesse de nos foyers, ce qui les atteint nous at teint. C'est pour la liberté et pour la pitié, la modération, l'ordre dans ce que le mot a de plus large, que moururent les Ro land, les Charlotte, les Lucile... Je n'en demande pas tant. Nous n'en sommes pas encore à l'heure où les pleutres de la veille sont devenus redoutables. Il suffi rait simplement que les femmes aidassent, avec leur instinct, à la victoire de la rai son. Economes à vos foyers, songez à faire au pays l'économie d'une révolution ! Patriotes prévoyantes, songez à faire, pour les nobles guerres nationales, l'économie du sang des guerres civiles ! COLOMBA....