Extrait du journal

La mondaine et le poète — Rimëur d'odelèttes ? - Madame ? — Est-il vrai que les poètes... — Que Jes poètes ?... — Peuvent tout? Tout. •....' ■ ; - Absolument tout ? , — Bien autre chose encoce. — Les mages?... - Ce sont eux. - Les fées?... ; - Ce sont eux.. — Les dieux?... — A votre service. . — Eh-bien I j'ai un caprices ; -r- Pour moi? — Fatl —Pour qui ? — Pour personne. — Tant pis pour tous. •— Soyez sérieux. ' — Ah l que je le suis! — Je voudrais... — Je devine. — Point du tout. — Si fait! . — Voyons. — Vous voudriez que votre beauté fût chantée...' — Non ! — En de parfaites strophes... Non! non ! , — Dont s'émerveilleraient les races fu tures? — Non (non! non! — Tant pis. Votre immortelle gloire... — Ma gloire? ■ —M'éût été si aisée ! — Je voudrais... — Je devine.r • — Point du tout. . — Si fait. — Voyons. — Vous voudriez que| des mystérieuses mers du Levant... — Non t > •— On vous apportât..» —"Non! non ! — Plus de perles cpi'il n'en faudrait pour couronner vingt impératrices? —Non ! non ! non I — Tant pis. Vous parer de merveilleu ses perles... — De merveilleuses perles ? — Ne m'«ùt coûté qu'un signe. — Je voudrais... ' — Je devine. " Point du tout. " —Si fait. — Voyons. — Vous voudriez que, par ma magique puissance, un amant... — Non ! — Jeune, beau, fidèle, opulent comme le plus riche banquier d'Alexandrie... — Non! non! — Vous aimât d'un éternel amour? — Non ! non ! non ! — Quoi, vraiment? — Non! vous dis-je;mon caprice, ce se rait... — Ce serait?... — Que, par un poème ou un conte... — Soit! — Par un poème le plas tendre du monde... — A la bonne heure ! — Ou un conte aimablement subtil... — Rien de plus simple ! — Vous me fissiez... — Je vous fisse?... — Ne fut-ce qu'un instant... — Qu'un instant ? — Vous me fissiez... — Quoi donc ? — Vous me.;. — Eh bien ? —• Fissiez... — Parlez !... — Rougir. — Aïe ! — Comment? — Aïe !aïe! — Vous dites ? — Hélas! r— Mais encore? — Hélas ! hélas ! — Hélas? — Oui, hélas ! car l'a chose que vous de mandez est la seule qui soit... ~ — Qui soit ?... — Même aux mages, même aux fées... — Même aux dieux ? — Même aux poètes ! — Eh! achevez... . — Impossible !...