Extrait du journal

A l'écoute... La dernière réception académique * C'est donc décidé. Le mot. • taxi » vient de pénétrer sous la Coupole, je veux dire dans le diction naire qae les Immortels y édifient k la manière dont Pénélope tissait sa toile. Mais en dépit de sa souplesse élasti que, il n'est pas entré là comme sur des roulettes. H a bien failli rester « en panne >, car, parait-il, la discussion fut longue et d'aucuns, s'ils admettaient sans conteste la commodité de la chose, trou vaient le nom insolite. Notre cher et toujours regretté André Beaunier eût approuvé leur résistance, lui qui s'obstinait à n'accorder l'honneur de sa plume qu'à la « voiture mécani que » ou à la « voiture à pétrole s. Encore dédaignait-il de désigner l'appa reil par quoi s'établit le prix de la dis tance parcourue. C'était affaire entre le client et son conducteur. Enfin, les partisans peut-être se sont-ils proclamés les « usagers « — du m taxi x ont triomphé. Leur candidat est . élu avec çette définition: « voiture automobile de place pourvue d'un comp teur ». A lire la périphrase on s'aperçoit que • voiture à compteur » eût tout aussi bien qualifié le véhicule en question et sans confusion possible aveo d'autres, son ancêtre « hippomobile » n'existant plus guère qu'à l'état de souvenir. Seulement voilà : < taxi » est plus bref. Deux syllabes à prononcer, — voire un simple sifflement à émettre — et vous l'avez sous la main, sous les. pieds, sous». Quel avantage, en des jours où tout le monde veut aller rapidement, brûle d'être arrivé avant que d'être parti I Qu'importe la langue, le vocabulaire ! A notre époque, les mots vont vite et « taxi > devient, de la sorte, presque symbolique. Ainsi le lexique officiel lui devait une place. Et puis, mon Dieu, « cela se tassera > coame on parle également à l'Académie française, depuit* le jeudi 17 janvier 1935 ! ï-5...