Extrait du journal
(La scène se passe dans lo Paradis terrestre) Adam. — Eve, ma chérie, qu'elle est douce, cette solitude à deux!... Combien je suis heureux de vivre ainsi pour toi, rien que pour toi et de savoir que c'est, à moi seul que vont toutes tes chères pensées. Eve. — Oui, mon ami. Adam. — N'es-tu pas heureuse, ainsi que moi ? Eve. — Si, mon ami. Adam. — Pourtant, je vois des nuages sur ton front si pur, Eve. — Ce n'est rion. Adam. — Si, si, tu as quelque chose. Oh I on ne me trompe pas, moi ? Voyons 1 quelle tristesse peut voiler tes beaux yeux ? Eve: — Aucune tristesse: Adam. — Sois franche. Est-ce qu'il te man que quelque chose ? * Eve. — Peut-être I' Adam. — Se peut-il? Mais ne suis-je pas aux petits soins près de toi ? Eve. — Oui... je sais bienl Adam. — Ai-je jamais refusé de céder au moindre de tes désirs ?.. Eve. t- Oui... je sais bien f Adam. — N'as-tu pas, pour . charmer tes yeux," ce divin paysage, ces arbres merveil leux, ce soleil qui jamais ne s'éteint ? E'ïe. — Oui... je sais bien I AnAM. — N'as-tu pas pour flatter ton odo rat, ces fleurs a»x corolles embaumées, les roses coquettes, les lys argentés, les dalhias multicolores et les timides violettes. Eve. —- Oui»., je sais bienl Adam. — N'as-tu pas, pour réjQuir tes oreilles, le concert infini des petits oiseaux dont les trilles harmonieux s'égrènent sur ta tête, comme une pluie de perles rares ? Eve. — Oui... je sais bienl Adam. — N'as-tu pas, pour rassasier tes lèvres, les fruits - les plus doux, les gibiers les plus fins, les racines les plus savou reuses? Eve. — Oui... je sais bien! Adam. — N'as-tu pas, pour occuper tes doigts, l'or de ma chevelurfe et les soies de ma barbe, si blonde qu'en la caressant tu crois jouer avec les rayons du soleil? Eve. — Oui... je sais-bienI Adam. — Alors, que peut-il te manquer? Eve. — Tu veux le savoir ? Adam. — Certes I Eve. — A quoi bon? puisque, ce que je dé sire, tu ne pourras me le-donner. Adam.— Est-il rien d'impossible à l'homme qui aime? Eve. Cela I oui. Adam.— Dis toujours. . Eve. — Enfin, si tu> me l'ordonnes... Adam. — Je l'en pris. Eve. — Eh 'bieal ca' qui me manque, c'est......
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
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