Extrait du journal
ges rapides, nous fait voir dans les halles et sur les marchés de France des amon cellements de produits agricoles venus de tous les pays du monde et qui concurren cent victorieusement les produits de notre sol. Car nous sommes ainsi faits: il n'est pas un seul d'entre nous qui ne croie. à l'excellence des céréales, des fruits, des légumes, des oeufs et de la viande (sans parler des vins, bien entendu) produits par nos agriculteurs, mais nous nous sentous obscurément flattés quand nous man geons quelque denrée venue de l'étranger. Ça fait plus chic, incontestablement. Tant pis si l'œuf a été pondu il y a six mois par une poule chinoise, si le bœuf,. avant d'atterrir dans notre assiette, a fait un -long voyage posthume et réfrigérant, et si la pomme a reçu, avant de parcourir le monde, une injection sous-cutanée de parafine ou de pétrole... Le résultat: ce sont des centaines et des centaines de millions de francs que nous payons à l'étranger en tribut annuel, au'détriment de nos ^propres compatriotes courbés sur la glèbe. Le film nous. indique fort explicite ment le montant de ces sommes. L'éloquence des chiffres n'est pas un, vain mot. Il n'est pas un spectateur qui ne soit frappé en lisant sur l'écran ces totaux de banqueroute. Mais quand nous entendons quelques paysans — des vrais, pas des acteurs jouant des rôles de « composition » — se plaindre, très simplement et très franche ment : hé ben, quoi, père François, il n'est donc pas bon notre blé, ils ne sont pas bons nos fruits, nos œufs, qu'ils n'en veulent point ? » on se sent plus profon dément ému qu'à n'importe quel drame psychologique joué par des vedettes du boulevard. Et l'on se rend compte, à la commu nion fervente qui s'établit entre tous les spectateurs, que la campagne « acheter français », si elle est partout menée aussi bien qu'au cinéma, aura le plus décisif succès. Seulement, voilà, aussitôt après ce petit film émouvant, on nous a donné le grand film: et c'était un film américain ! Prosper. '■...
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
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