Extrait du journal

Il ne faut évidemment pas attacher trop d'importance aux incidents qui se sont déroulés jeudi dernier au Parc des Princes. Il est rare qu'un match de football se passe sans qu'un ou plu sieurs partenaires en sortent mal en point. Cette fois, peut-être, la mesure a été dépassée, si j'en crois le - raccourci saisissant que Paul Audinet nous a don né de la scène : « bagarres, pugilats, crocs-en-jambe, coups de pied mécham ment portés à l'adversaire, « fauchages » dangereux, « hands » volontaires, dis cussions sans fin. interventions du ser vice d'ordre, interruptions fréquentes du jeu, arbitre insulté et battu, foule en fureur, tout y a passé. Voyez tableau...» Je le- vois, en effet, le tableau; et les véritables amateurs, les véritables amis des sports doivent réprouver ces scè nes de brutalité. Mais ce qui me choque le plus, dans l'indéfendable conduite des joueurs uruguayens, c'est qu'ils s'en soient pris à l'arbitre, qu'ils l'aient in sulté, frappé, mis dans l'obligation de jeter son sifflet à terre, ce qui est la fin des fins pour un arbitre sportif. Où allons-nous si,. désormais, les arbi tres sont exposés à voir leur tomber dessus ceux contre qui se prononce leur décision arbitrale ? Hier, ce sont des coups de pied et de poing, qu'ils ont re çus ; demain ne sera-ce pas des coups de canon ? Car l'arbitrage est à la mode, et les juges de La Haye devant qui on veut traduire Hitler... Le plus amusant de l'affaire — si elle peut avoir un côté amusant — c'est que l'arbitre du Parc des Princes a été mis à mal paT des Américains, grands apôtres de l'arbitrage. Alors ? LE FEANC-PARLEUR....