Extrait du journal

/ote solennel du Parlement, son ci visme, son incomparable civisme. Un grand citoyen est mort, en effet, le plus grand peut-être que la France ait connu depuis les jours tragiques de 1870. Il était Lorrain; il était républicain. Servir fut sa devise de jeunesse a laquelle il demeura fidèle toute sa vie. Ce que fut cejte jeunesse et ce que fut cette vie,-vous le savez tous : studieuse, probe, courageuse, modeste, jusqu'au, faîte des honneurs. Il avait le goût , et la passion du droit Et. l'on peut affirmer qu'aux grands juristes du passé, il dut sur tout ses disciplines. H les avait fixées dès le lycée, dès l'école. Quand, à 25 ans, il entra dans la vie publique, il était prêt à toutes les tâches, armé pour tous les com bats; Ses connaissances, sa mémoire étaient prodigieuses. Il avait tout ap pris, tout approfondi, tout retenu. Histoire, philosophie, morale, scien ces politiques, sciences économiques, questions financières lui étaient éga lement familières. Il én avait parcouru tous les domaines et résolu tous les problèmes. Ministre à 32 ans, il s'égala du pre mier coup aux vétérans de nos luttes politiques titulaires des portefeuilles les plus difficiles, dans des assemblées qui comptaient parmi leurs membres tant de vrais talents et encore tant de grands caractères. Sérieux, il exerça sérieusement ses fonctions politiques, pénétrant dans le détail de "ses services, s'entourant de collaborateurs à sa mesure, exigeant d'eux beaucoup et l'obtenant, parce qu'il payait d'exemple. _ .. Avec juste raison, il imposait la tenue, convaincu que la familiarité engendre le laisser-aller et que le lais ser-aller glisse trop aisément au laissez-faire. (Voir la suite à la deuxième page)....