Extrait du journal

LA POLITIQUE II existe une assemblée départementale qui a le courage de demander que les fonctions de conseiller général soient in compatibles avec celles de député ou de sénateur. On peut prédire que l'exemple ne sera pas contagieux. La logique voudrait, cependant, qu'un citoyen ne pût être investi que d'un seul mandat à la fois. Mais allez donc prêcher cela à des gens qui, nommés con seillers municipaux,ont pour ambition de réunir ensuite les titres de maire de leur commune, de conseiller général de leur canton, de député de leur arrondissement: Et si vous avez la fâcheuse idée de leur insinuer qu'il vaudrait mieux appeler d'autres citoyens à participer à l'admi nistration des affaires, ils protestent avec véhémence, voyant déjà un concur rent futur dans tout électeur qui se met eh avant. C'est là une des nombreuses beautés du scrutin d'arrondissement. L'élu est amené à se considérer comme l'unique représen tant du petit fief électoral qu'il a réussi à conquérir et, de même qu'il se trouve à la merci de chacun de ses commettants, de même il en est réduit à défendre sa situa tion contre tout le monde. Il fut un temps où le personnel politique était assez restreint pour que le cumul des fonctions électives constituât presque une nécessité. Aujourd'hui il n'en va plus ainsi et il y a tout intérêt, au contraire, à initier le plus d'hommes possible aux mille détails de notre organisme. ■ PERTINAX....