Extrait du journal
Il y a quelques jours, le général" com mandant l'école Saint-Cyr réclamait, par une note que nous avons publiée, les états de service des officiers morts des suites de maladies contractées au front ou en captivité pendant la guerre, afin que leur acte de décès pût porter ces mots inscrits « Mort pour la France ». Voilà qui rappelle l'attention sur cette disposition spéciale de la loi de février 1922 : la mention « Mort pour la France » n'est officiellement accordée qu'aux seuls militaires dont le décès est survenu avant 1920. Je dis « officiellement », c'est-à-dire avec les avantages matériels que com porte cette mention : réduction des droits de succession, faculté accordée aux fils, au moment d'accomplir leur service mili taire, de choisir leur régiment et de n'être pas envoyés loin de France, — loin de leur mèreCar c'est précisément aux mères, que .je pense ici, à ces veuves de guerre, à qui l'on avait fait tant de promesses, et dont, peu à peu, on semble oublier les'droits les plus essentiels à la reconnaissance du pays... Ah ! comme on devrait s'employer à leur faciliter toutes choses, 'elles qui sont fai bles, elles qui sont seules, au lieu de hérisser constamment devant elles toutes les barrières des règlements !... Pour en revenir à la loi de février 1922, je prends un exemple : voici un homme qui s'est engagé en 1914, alors qu'il avait passé l'âge des .obligations militaires. Devenu officier, blessé, puis fait prison nier, "il avait contracté en Allemagne* une maladie atroce, qui, rentré en France, lui valut une pension importante, car il était désormais incapable de gagner sa vie. Il est mort, enfin; et il est bien, vrai, n'est-ce pas, que c'est de cette maladie qu'il est mort, que c'est bien la guerre Jqui l'a tuéMais parce qu'il n'est pas mort « dans les délais légaux », parce qu'il a mis trois ans à mourir, sa veuve n'a pas le droit de faite inscrire les mots « Mort poui4 la France » sur son acte de décès 1 Pour qui, pour quoi donc est-il mort, sinon pour la France, et comment ose-t-on discuter, contester le prix de son sacri fice, avec sa veuve et ses enfants ?... Franc-Nohain....
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
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