Extrait du journal
Cour, leurs bas simulacres d'impartialité et d'enquête juridique et surtout, et avant tout, leurs procédés : la voiture cellulaire du jour de l'arrestation de Croissy; les plaisanteries d'argousins : « Monsieur Déroulède, vous n'avez pas le droit de vous plaindre, puisque vous êtes partisan de l'égalité et du suffrage uni versel »; la confusion avec les détenus de droit commun, et la nourriture immonde que l'on a servi,obstinément,pendant trois jours, à un homme qui ne pouvait pas la .supporter; et maintenant, pendant cet automne glacial, leurs cellules qui sont des « guillotines à courants d'air » et leur refus, sous prétexte de règlement, de faire du feu au prisonnier qui commence à tousser. Voilà pourquoi les choses les plus sacrées et les plus touchantes, une église, une veuve en deuil, le bras d'un prêtre levé pour l'absoute, tout cela reste impuissant à nous réconcilier avec eux. Ils ne sont pas venus simplement et dignement, dans une pensée de concorde et de piété, ils ne sont même pas venus par bravade, mais par un de leurs petits calculs, par une de leurs misérables ha biletés ordinaires, en se poussant du coude et en se disant : « Nous allons leur en faire une bien bonne, nous allons leur chiper leur cérémonie I » Ils n'ont rien chipé du tout, parce que le public ne leur accorde pas l'importance qu'ils s'attri buent. et que leur assigne le protocole. Leurs ordres du jour de Y Agence Havas n'ont donné le change à personne. Leur présence n'a altéré en rien le caractère, libre et spontané d'une manifestation de citoyens en l'honneur de l'armée. Ne pou vant empêcher qu' « une ligue » remplît le devoir auquel ils se dérobaient, ils ont été réduits à cette étrange extrémité d'être officiellement les hôtes de gens qu'ils ont perquisitionriés, traduits en police correc tionnelle, et dont ils continuent à « perlustrer » la correspondance avec une ap plication un peu puérile. On se demande ce qu'ils ont gagné à cela et ce que nous pouvons bien y avoir perdu. On ne sait vraiment de quelle habileté on les peut louer en cette circonstance, si ce n'est, pourtant, de ne pas avoir convoqué leurs anarchistes en même temps que leur po lice : car il est très vrai que les personnes qui sortaient de Sainte-Glotilde n'ont pas trouvé, à la porte, de chevaliers de l'églantine rouge pour leur mettre le poing sous le nez, en leur cornant aux oreilles : « Vive Loubet! » GABRIEL SYVETON....
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
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