Extrait du journal

Nous avons reçu de M. le capitaine 'de Seynes la lettre suivante : Petit, ventripotent, adipeux, barbe noire et luisante d'Assyrien, peau de batracien, tel débarquait à Saint-Maixent un individu portant l'uniforme d'officier d'artillerie. A première vue, il n'y eut qu'une exclama tion : « Ça ne peut pas être un Français ; c'est un croco (1) qui vient faire un stage.» C'était M. Marix, envoyé par le ministre André au commandant Sarrail pour le cadre de l'Ecole militaire. Venait-il comme instruc teur ? Sa construction physique lui inter disait aussi bien la marche que l'équitation, et je ne sache pas qu'il ait jamais chevauché d'autre monture que le sque lette destiné aux leçons d'hippologie, et sar lequel il eut le mauvais goût de se faire photographier en présence de ses élèves. On devine quelle pouvait être sa mis sion ; du reste, artilleur maladroit, francmaçon impudent, il ne masquait pas ses batteries; un mois après sa venue, la dé lation et le recrutement pour les loges étaient ouvertement organisés à l'écolé,; des élèves « délégués » venaient régulière ment le mercredi et le dimanche au rap port, secret chez M. Marix»; son courrier quotidien était volumineux ; de tous les points de la France, les lettres affluaient, qu'il n'avait pas toujours la discrétion de garder .pour lui ; en voici un échantillon : « Très cher frère vous avez à l'école l'élève X... ; son père, officier en retraite, paraît pandher de notre côté, mais sa mère fréquente assidûment les offices. Le fils doit tenir de la mère plutôt que-du père ; vous comprenez donc le genre de recommandation que je vous envoie à son sujet... » Et les élèves consternés voyaient...