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L’Écho de Paris, 27 août 1902

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L’Écho de Paris
27 août 1902


Extrait du journal

n'y tins plus : j'allai -chez * la notaire et j'acceptai la succession, *** Pour un sale trimestre, le trimestre qui suivit fut un sale trimestre, conti nua l'hôte. U me fallut, vaille que vaille, faire une sorte de cour à Cécile Lam berzac, lui persuader qu'elle ne me dé plaisait point, chose, hélas I que la pau vre fille crut d'autant plus volontiers qu'elle s'était mise tout de suite à m'adorear. Ce fut d'abord lamentable. Je me faisais l'effet d'un miséraible bouc émis saire, condamné à expier les crimes du vieux Lamberzac. Puis, je m'y fis un peu ; je me .résignai doucement à ce qui était devenu inévitable. Par exemple, je frissonnais à l'idée du jour des noces ! Et comme un voyageur qui se laisse choir brusquement dans le précipice pour n'avoir plus à lutter contre le ver tige, je hâtai cette journée fatale... La veille, je me rendis à L..., avec quelques menus cadeaux pour ma fiancée. Elle m'attendait, parée de sa robe la moins défraîchie, — je lui proposai une pro menade. Nous marchâmes jusqu'à la campagne prochaine, nous fîmes halte dans un petit bois de bouleaux et de hêtres, où riait une naïade argentine. Là, une tristesse subite s'empara de Cé cile. Elle eut l'impression aiguë de mon sacrifice. Des larmes perlèrent à ses paupières ; elle ' ihurmura, ensemble tremblante et résolue : — Je ne veux pas que vous soyez mal heureux ! . Qui dira l'émotion étrange qui naquit dans mon âme ? Ce fut quelque chose de rapide comme la foudre, de doux comme le murmure des fontaines, ce fut plus beau, plus tendre, plus déli cieux que l'amour. Je pris Cécile contre mon cœur, j'approchai ses yeux de ma bouche, et lorsque je sentis ses larmes mouiller ma lèvre, je fus heureux de ce bonheur qu'on ne peut pressentir qu'à la lecture du Discours sur la Montagne. Et, depuis, acheva pensivement l'hôte, je n'ai plus jamais désiré la beauté de la femme ni les joies de cet amour vio lent et jaloux pour lequel nous voyons chaque jour des créatures humaines se détruire. J.-H.ROSNY....

À propos

Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.

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