Extrait du journal
Tresse l'osier au saule et le brin à la branche ; Ecoute l'eau qui fliit où le Temps s'est miré Et fixe l'anse verte à la corbeille blanche. C'est le soir. L'ombre est douce an sommeil étiré De celui qui s'endort pai sible dans la joie D'avoir vécu son jour et d'avoir espéré. Avec l'osier flexible et le saule qui ploie Il a fait en chantant de l'aurore à la nuit Une corbeille ronde ou les Heures qu'envoie L'insatiable hier au-devant d'aujourd'hui, Une à une, pieds nus dans l'herbe qui les frôle,. Apporteront les fleurs qu'elles cueillent pour lui. L'osier rit dans le vent où. s'argente le saule El les Heures sont là qui, la main dans la main, Le regardent dormir, épaule contre, épaule. . Puis viendra le réveil et.le nouveau matin ; L'été mystérieux au printemps qui l'appelle Mêlera sa voix grave à son rire incertain ; Enfant, tu tresseras la guirlande nouvelle ! Et comme l'orgueil clair dirigera tes doigts Tu poliras l'argent que le marteau cisèle ; Las de l'osier et las du saule et las de toi, Tu voudras au métal qui pèse et qui résiste Entrelacer les.fleurs de tes jours d'autrefois. Les Heures révieiRlront lasses et déjà tristes Et joignant à leurs mains où leur geste les tord L'opale soucieuse et la pâle améthyste, Elles, qui de leurs fleurs paraient l'en fant qui dort, Invisibles jadis et faites de tes songes T'apportent les fruits faux à qui ta bouche mord ; Tu verras s'entasser dans l'argent qu'elle ronge, Avec la poire acide et l'acide citron, [songe ; La grappe sans douceur dont la pourpreest menPuis les saules d'argent, hélas! s'effeuilleront, L'osier au bord de l'eau pleurera dans la vase Et lès oiseaux d'exil au ciel gris passeront, Et toi, pour évoquer ton ancienne extase Et les soleils décrus par delà l'hiver mort. Tu voudras, prés de l'âtre où le sarment s'embrase, Forger avec tes mains une corbeille d'or, Tu la feras plus vaste et la feras plus belle Que celle d'argent même et d'osier, et, encor Les Heures reviendront vers toi qui les appelle, -Une à une, à pas lents, en silence et toujours, Cortège çae ta Yie çjM suis cesse auprès d'elle,...
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
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