Extrait du journal

Les membres du- bureau de l'Union ré publicaine du Sénat, ayant à leur tête leur président M. de Selves, ont. été reçus, hier soir, par M. Millerand. Ils ont traduit au près du président du conseil l'émotion pro duite au Sénat par la réunion d'une fédé ration se disant « Fédération des syndicats de fonctionnaires » réunion au cours de la quelle certains groupements d'agents des services publics ont proclamé non seule ment ce qu'ils considèrent comme leur droit syndical mais leur affiliation à la C. G. T. Après avoir-félicité le gouvernement de l'esprit de résolution dont il a fait preuve au cours des derniers événements, ils ont exprimé le désir de connaître les mesures qui seraient prises pour mettre fin à un état de choses contraire à l'ordre public. M. Millerand a fait connaître aux délé gués que1 le gouvernement déposera, dès le début de la semaine prochaine sur le bureau de la Ghambre, un projet de loi sur le statut des fonctionnaires. Tout en réservant les détails de ce pro jet, M. Millerand a indiqué que le droit d'association serait celui prévu par la loi du 1er juillet 1901, avec la capacité civile accordée par la loi du 12 mars 1920, mais avec F interdiction de se fédérer avec des associations n'ayant pas le même caractère professionnel. Le droit syndical ne sera point admis pour les fonctionnaires, mais seulement polir les ouvriers des services publics. Le président du conseil a ajouté que les syndicats de fonctionnaires " allaient être mis en demeure de se dissoudre. Il a déclaré, enfin, que le gouvernement, qui veut d'abord fixer chacun sur son droit, est convaincu qu'il lui suffira de pro céder ainsi pour que la loi et la discipline dans les administrations publiques soient, désormais, absolument respectées....