Extrait du journal

Il y aura foule aujourd'hui pour, le vernissage du Salon de 1931. C'est traditionnel. Peut-être 11e sera-t-il pas très facile aux visiteurs de dé-i couvrir au milieu de la cohue les quelques douzaines de toiles qui, tant aux Artistes Français qu'à la Nationale, peuvent être considérées comme très bonnes. L'inconvénient de ces énormes ex positions est de noyer les œuvres r.e-< marquables sous le nombre de ta bleaux, qui prouvent plus de bonne volonté et d'application que de dons spontanés. * Mais on pourrait, en -farsant une juste sélection, trouver dans ces quelques milliers de toiles, tous les éléments pour montrer très exacte ment ce qu'est devenue la peinture traditionnelle française qui se tient à distance prudente soit des « pom piers », soit des « fauves ». Un léger air de jeunesse semble avoir pénétré dans le vieux carré des Artistes Français. Cerles, vous n'y trouverez rien que de très sage.., maie, enfin, l'effort de renouvelle ment est à signaler. La Nationale a, de son. côté, vu re venir à elle des -transfuges de mar-« que, tels que Lucien Simon et quel ques autres. Les Artistes Français, cette année comme toujours, cultivent l'anecdote. Ils en sont môme le conservatoire. Que beaucoup soient ridicules,' ce n'est pas douteux. Le principe même de l'anecdote en peinture est au jourd'hui honni par l'art moderne. Cependant un peu à tort.semble-t-il. Car enfin, jusqu'à Delacroix, et même jusqu'à Manet, les grands peintres ne se sont point privés d'ajouter à l'intérêt pictural du tableau, ce mo tif d'intérêt supplémentaire que re présente un souvenir historique ou une scène de mœurs. Pour un homme comme Delacroix, tout a été bon : J'HistoJre Saint^ l'histoire contenu...