Extrait du journal

M. Gabriel Leroux, qui fut relevé de ses fonctions de préfet du Rhône en oc tobre dernier et nommé percepteur à Pa ris, est mort hier soir à six heures et de mie dans l'appartement qu'il occupait, 29, avenue de la Grande-Armée, avec sa femme et ses deux fillettes, âgées de. dix et sept ans. Voici comment un ami de sa famille nous a raconté cette mort qui a provoqué une certaine émotion et différents com mentaires dans le quartier : — M. Leroux, nous dit-on, sortait de table, après le déjeuner, vers midi. Il se rendit dans son cabinet de travail et dé crocha son fusil de chasse, car il avait l'intention de partir dans la soirée pour aller chasser dans l'Oise. Le,fusil était chargé. En l'examinant, M. Leroux fit partir le coup par inadvertance et la balle lui enleva une partie de la ligure et vint se loger dans le crâne. ....Un médecin fut appelé en hâte. Il n'y avait malheureusemant rien à faire. M Leroux agonisa tout l'après-midi et rendit le. dernier soupir à six heures et der mie. Tel est le récit d'un ami de la famille de M. Leroux. M. Leroux avait refusé la place de per cepteur qui lui était offerte.. Depuis son retour de Lyon, il vivait dans sa famille à Tillard (Oise). Son appartement de l'a venue de la Grande-Armée était plutôt un pied-à-terre qu'une résidence habituelle. Il paraissait exempt de tout souci ces jours derniers, et avait fait, mardi aprèsmidi, une promenade au Bois avec ses enfants. M. Leroux était âgé de quarante-huit ans, ii avait, été préfet d'Ille-et-Vilaine, puis des Alpes-Maritimes,, où il succéda à M. Henry ; enfin il fut nommé à Lyon en remplacement de M. Rivaud....