Extrait du journal

chauve souris éternelle, voletant en vain vers la lumière ravie, le bruit mystérieux du crime qui se prépare ; il assiste aux débats de la conscience il combine et. comploté avec le malfaiteùr solitaire ; il « entend Néron dévenir parricide ». A ce châtiment formidable, — on re marquera que dans Victor Hugo l'enfer, est tout psychique et que lé supplice de ' Satan n'a rien de matériel, — s'ajoute le regret, l'amour, la folie de Dieu. Hugo a eupposé à l'ange déchu une nostalgie: farouche non seulement du* ciel bleu, lui l'oiseau sombre du ciel noir, mais de l'a mour même de Dieu. Cette conception, qui semble inspirée par les délicates aspirations d'un Fônelon ou les lascives extases de sainte Thérèse, est d'une puissance rare et forma la synthèse et la philosophie du poème. Ainsi, le Mal c'est avant tout la priva" tion d'aimer. La punition du méchant c'est d'être haï. Mais la haine ne peut être engendrée par Dieu, le dieu de Vic tor Hugo, qui a pour synonyme Bonté et ne ressemble nullement au dieu des re ligions,—il nous le montre, sur .terre, « blasphémé par les prêtres », — donc Dieu ne hait point Satan* Dieu lui par donne, et ramené par l'ange Liberté, — née d'une plume tombée de l'archange précipité, sa radieuse d'Eloa, fille d'une larme divine, le condamné Vévade du gouffre noir, remonte à l'azur, et rejetant dans l'abîme ses ailes couleur de nuit, comme le Satyre transfiguré ses sombres pieds de faune,- Satan meurt et renaît Lucifer céleste. Tel est le poème principal de la Fin de Satan-, le poète a fait entrer dans ce cadre superbe trois épisodes: le -Glaive, le Gibet, la Prison. Ce sont les trois prin cipaux instruments du Mal, les outils de Satan. Le premier meurtrier, Caïn, est le premier ouvrier du Mal. Le Clou d'ai rain, la Massue et la Pierre qui ont servi au meurtre d'Abel, voilà les trois germes du crime. Ceux qui sont versés dans les légendes maçonniques reaiarqueront une trinité sanglante analogue dans le drame d'Hiran, qui fait le fond de l'histoire de la Franc-Maçonnerié. 1 Après avoir vu ^Satan dans sa pensée,...