Extrait du journal

Nouvel an, te voici : ton millésime assiège. En un matin, les murs de notre appartement. Nul ne peut, de tes jours, afrêter le cortège Qui va se dérouler ou vite ou lentement. Par eux, tu marqueras des dates de'naissance. Tandis qu’au même instant tu sonneras des glas. L’Ambition et l’Or, la Gloire et la Puissance Courberont sous le tien leurs sceptres vieux et las. Mais, tandis que la foule, étourdie et pressée. Ne te jette en passant qu’un regard machinal. Le poète voudrait pénétrer ta pen»;e Pour y lire le mot de ton destin final. Or, sondant l’épaisseur de ton bloc minuscule, Sur le calendrier jeune, frais, radieux, Pour l’effeuiller je tends la main, puis... je recule, N’osant pas usurper un bien qui n’est qu'à Dieu. Je te tiens cependant sur cet éphéméride Où tu vas mesurer nos efforts, nos travaux ; En creusant, jour par jour, sur nos fronts, une ride, Dans nos champs, des sillons; puis au bout des... caveaux ! Je ne sais rien de loi ; mais qu’importe ? J’espère En la bonté de Dieu qui dirige ton cours ; Je me jette en ses bras comme dans ceux d’un père, Et j’attende de Lui seul mon pain de tous les jour*....