Extrait du journal

Ils sont demeurés, vifs en nos mémoires, Les vestiges pleins de notre passé : Des instants heureux, des minutes noires Rien dans notre esprit ne s’est effacé. Ainsi nous croyons, malgré votre absence, Oui pèse si lourd à nos fronts penchés, Vous voir chaque soir, seuls, dans le silence, Comme si vos yeux s’étaient rapprochés. Pareille au "fervent qui reprend son livre Pour y lire encor un passage aimé, Notre Ame vous cherche, cl voudrait revivre Le songe trop court brusquement fermé ; Pourtant un désir douloureux nous liante Que nul souvenir ne peut apaiser, Celai de pouvoir dans l’aube qui chante Etendre les bras vers votre baiser ! ... O chers exilés de notre tendresse, Nous vous garderons nos cœurs torturés, — Afin (l’abolir les jours de détresse — Nos coeurs bondissants, pour cette caresse, — A l’heure bénie où vous reviendrez... Sergent F. Iciion. J sept, 19i5....