Extrait du journal
Dimanche 1er Juin 1879. LIBERTÉ D'ENSEIGNEMENT Le comité général du pétitionnement pour le maintien de la liberté d'enseignement nous fait l’honneur de nous adresser la let tre suivante que nous nous empressons de reproduire : Paris, le 24 mai 1879. Monsieur le réducteur en chef. Deux mois sont à peine écoulés depuis le jour où ont été présentés les projets de loi contre la liberté de renseignement. L’émotion des hommes de foi, la préoccupation des pères de famille, ont trouvé un écho chez tous les amis sincères de la liberté, chez tous ceux qui se montrent soucieux des droits du citoyen. Le concours de la presse a puissamment secondé ce mouvement de l’opinion publique. Partout des pétitions ont été rédigées-et signées avec un élan et une spontanéité qui donnenLà cette manifestation le caractère et les propor tions d’une revendication nationale. Le comité général de pétitionnement n’a pas encore pu faire achever le dépo ûllement et le contrôle des pétitions qui lui ont été adressées. — Il est cependant en mesure de faire con naître que le nombre des signatures est déjà supérieur à un million, et que, d’après les envois annoncés et non encore parvenus, les chiffres actuels seront considérablement dé passés. Ce résultat est important sans doute. Il avait fallu trois ans à la Ligue de l’enseignement pour recueillir, suivant le rapport de M. Jean Macé. «< un million passé de signatures en faveur de l'enseignement gratuit, obligatoire et laïque » : deux mois nous ont suffi pour en réunir un plus grand nombre en faveur de la liberté de l’enseignement. Nous devons, d’ailleurs, signaler les entra ves souvent apportées par l’administration au pétitionnement, et la défense faite aux fonc tionnaires, même les moins politiques, de signer, et quelquefois de laisser signer les membres de leurs familles, sous peine de révocation. Cependant si. dans beaucoup d’endroits, le nombre des pétitions a dépassé toutes les espérances,-les premiers résultats du dépouil lement ont permis de constater que, dans plusieurs arrondissements, il reste encore bien des signatures b recueillir. Il est certain, d’ail leurs, que sur tous ces points où le pélilionnement est encore en retard, il y a beaucoup de bonnes volontés qui n’attendent que l’appel d’une initiative généreuse. Nous venons donc, Monsieur le rédacteur en chef, vous remercier du concours si efficace que vous nous avez déjà prêté, et en solliciter la continuation. Nous vous prions de faire con naître a vos lecteurs qu’il est encore temps de recueillir des adhésions, et que le comité, continuant son œuvre, se chargera de trans mettre les pétitions au Sénat jusqu’au jour où la discussion sera close dans cette Assemblée. Nous voulons espérer que, devant l’éne gique protestation du sentiment public, des Chambres françaises sauront faire respecter celte liberté du père de famille qui repose b la fois sur des droits que la loi ne peut mutiler sans injustice et sur des devoirs qu’elle ne peut entraver sans oppression. Veuillez agréer, Monsieur le rédacteur en chef, l’assurance de ma considération trèsdistinguée. Pour le comité général du pétitionnement : Le président, Le sécretaire, Ch. Chlsnelong, Paul Lauras, Sénateur. Ancien, préfet....
À propos
L’Écho des vallées est un journal pyrénéen, qui a paru entre le 15 juillet 1836 et le 24 juin 1883. À cette date, il renvoie ses lecteurs vers une autre publication départementale, l’Avenir des Hautes-Pyrénées. Entre le 19 mars et le 15 août, à la suite de la Révolution de février, il prend le nom de Sentinelle du peuple. Peu de temps après la chute du Second Empire, il prend le sous-titre « Journal catholique conservateur des Hautes-Pyrénées ».
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