Extrait du journal

CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE DE L'ÉCHO DES VALLÉES. Paris, 23 mars 1838. Personne n’ignore aujourd’hui que Napoléon III, à l’exemple de Napoléon Ier, étudie par de mûres réflexions une question sous toutes ses faces avant de la soumettre en conseil pour la discuter. Durant ce travail intérieur il est muet comme la toroue, et nul ne saurait deviner sur sa physionomie ce qui s’élabore dans celte tète de génie. Mais re qu’on ne sait pas, c’est qu’un morceau de la pierre qui couvrait la tombe du prisonnier de Ste-Ilélène, dans la vallée du Saule, a été incrusté dans un lingot d’or qui sert à S. M. de couvre-papier. Ainsi, les plus secrètes pensées du neveu sont confiées à la pierre qui scella la tombe de Fonde. L’histoire de ce fragment de pierre sépulcrale, aujourd’hui ornant le cabinet de travail du souverain des Français, est assez intéressante. Il fut apporté par le Prince de Joinville, après son expédition de 1840. Il était sur les tablettes de la bibliothèque du prince, avec plusieurs autres objets rappelant le souvenir de l’homme du siècle. Le 20 février ISIS, l’appartement qu’occupait le Prince de Joinville aux Tuileries ayant été envahi, ce fragment du tombeau, qui avait été taillé et sur lequel une inscription avait été gravée, fut jeté à terre et brisé en partie. Lorsque l’on parvint à faire évacuer l’appartement du prince on releva ce pré cieux morceau, dont l’authenticité ne saurait être mise eu doute....