Extrait du journal
Maire de Troyes. et M. Jozon, président du jury du concours, qui a prononcé le discours suivant : Messieurs, Toutes les industries, tontes les professions subissent la loi «lu mouvement et du progrès, et ceux qui les exercent, s’i s ne veulent rester en arriére, sont condamnés à marcher avec le siècle où ils sont appelés à vivre. Il leur faut tenir compte des besoins, des idées, «les goûts nouveaux, y plier, en transformant d’une manière plus ou complète, la nature et le but de leur travail, les produits «pie «•e travail réalise; s'ils obéissent à cette règle, ils seront tou jours, à moins de circonstances exceptionnelles, suffisam ment rémunérés; s’ils y manquent, au contraire, toute l’in telligence, tout le zèle, tout le labeur qu’ils déploieront se ront stérilisés, et ne les conduiront qu’à la gène, sinon à la misère et à la ruine. Appliquons ces principes à l’agriculture : Autrefois les c-;réales se vendaient cher et rapportaient beaucoup; aujourd’hui, elles ne promirent plus au producteur «pie des bénéfices insuffisants. One faire? Se plaindre, gémir, se tourner vers le gouvernement, comme nous avons trop l'habitude «le le faire «'n France, pour lui demander aide et protection? Non, Messieurs, il y a quelque chose de mieux a essayer; c’est de nous aider nous-mêmes, et le ciel, comme le «lit La Fontaine, ne manquera pas de nous aider. Si l«‘ blé est bon marché, la viande n’a jamais «‘té aussi chère; et la terrible épidémie dont souffrent les Anglais, l«‘s Hollandais et les Belges, «-t «lont nous n’avons été préser vés jusqu'ici «pie grâce ailes mesures sages et vigoureuses, créera nécessairement une demande énorme «le bestiaux sur l«;s marchés voisins. Produisons donc de la viande, puisque le consommateur en réclame; plaçons celle production au premier rang, i‘t au deuxième rang seulement celle du blé, dont le prix en est trop peu élevé pour nous rémunérer de nos soins. Voilà ce qu'on ne saurait se lasser de «lire et «le ivpeter sous toutes les formes, dans toutes les occasions, aux cultivateurs; parce que là est le salut de l'agriculture française, le vrai remèile aux souffrances trop réelles dont elle se plaint. La production de la viamle en abondance peut seule lui rendre sa prospérité passée. Faisons «le la viande, marchons avec le siècle et avec le progrès : ce sera la meilleure réponse à faire à ceux qui accusent l'agriculture d'être routinière, et de résister aveuglément à loute innovaliori et à toute réforme. Lotte réponse, Messieurs, a déjà été faite par beaucoup «le vous; vous avez amené dans les stalles du Concours d’au jourd’hui, des animaux «pu pourraient avec honneur figurer a l'oissy; et, en donnant à vos vaches les récompenses imliquées à vos programmes, la commission du Jury n’a eu «ju’uu regret, celui de voir que U récompense n’était pas à la hauteur «lu mérite couronné. Le discours de M. Jozon a été accueilli par des témoignages non équivoques de sympathie. M. le Préfet a pris la parole, et, dans une courte et brillante improvisation, il a félicité l’agricul ture de notre département des efforts qu’elle fait pour surmonter des embarras momentanés. La crise quelle traverse n'est que passagère; le gouvernement de l’Empereur a voulu s’éclairer sur la situation de ses campagnes, par une en quête sérieuse; les éléments en seront fournis par les agriculteurs eux-mêmes; on y consignera tous leurs vœux, toutes les souffrances, et d’utiles ré formes dans l’exploitation rurale seront la con séquence de ce grand travail....
À propos
Lancé en 1845, L'Écho nogentais était un journal hebdomadaire publié à Nogent-sur-Seine. Soumis au silence pendant la Seconde Guerre mondiale, le journal réapparaît à partir de 1947. Il cesse de paraître en 1956.
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