Extrait du journal
L'HEURE PATRIOTIQUE —0— Eu France, quand l’heure patriotique sonne, nul ne manque à l’appel. Elle a le don de transformer, comme d’un coup de baguette, en un spectacle admirable celui de la Chambre habituellement ai lamentable qu’il en serait décourageant si les bons Français, irrésistiblement con fiants dans les destinées du pays, pou vaient jamais connaître le découragement. Si la Chambre savait combien elle est belle quand, soulevée par le patriotisme, elle est une. frémissante, vibrants, forte et indomptable, et si elle savait combien elle est hideuse quand, rongée par la haine, elles est divisée, obéissant à aea instincts et à ses passions d’aveugles ran cunes, c’en serait fait de ces mesures d’oppression et de ces lois de surenchère et de sectarisme qui la déshonorent I Or, lundi, l’heure patriotique de l’unité nationale en face de l’étranger a sonné, et c’est M. Poincaré qui a eu l’honneur de la faire retentir dans nn langage sim- 1 pie, fier, très ferme, très clair, très précis, ! sans cesser d’être très mesuré. Car il ne f faut pas confondre fierté et fermeté avec jactance et provocation : la fierté et la fer meté n’ont pas d’autre terme similaire que force. Et, pour que la Chambre eût la fierté et la fermeté de sa force, il a suffi que le président du Conseil, ministre des affai res étrangères, dit, établissant nettement la nécessité d’une satisfaction préalable : Après la remise des passagers turcs, une solution pourra intervenir directe ment dans des conversations amicales. Si même, après l’acte nécessaire, il reste des questions secondaires à traiter, on pourra en soumettre le règlement au tribunal de La Haye. Mais d’abord et avant tout : la remise des passagers turcs. Une explosion d’applaudissements a suivi cette déclaration, et ce fut un soula gement pour tous de l’entendre. Il est, en effet, inadmissible que des étrangers, con tre l’identité desquels ou n’invoque jus qu’ici aucune preuve concluante, ne trou vent pas à l’abri de notre pavillon la sécu rité à laquelle ils ont droit. La prétention contraire, à elle seule, est une offense grave : qu’on la répare d’abord. A cette satisfaction, ou ne peut renon cer sans renier le passé d’honneur de la France. On n’y renoncera pas, et on l’ob tiendra....
À propos
Lancé en 1845, L'Écho nogentais était un journal hebdomadaire publié à Nogent-sur-Seine. Soumis au silence pendant la Seconde Guerre mondiale, le journal réapparaît à partir de 1947. Il cesse de paraître en 1956.
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