Extrait du journal
J’ai toujours pour habitude de parler net ; je ne suis pas de ceux qui s’élèvent contre le principe du droit de visite, pour un pays belligérant, d’un bateau appartenant à un pays neutre. 11 est logique, il est même légitime, qu’un pays qui se bat empêche le ravitaillement en armes, en munitions, ou en ma tières premières de ses adversaires. On comprend donc parfaite ment qu’il ne tolère pas que, sous le pavillon d’un autre pays, non engagé dans la bataille, une contrebande puisse s’organiser. Le droit de visite est pour moi absolu ; au surplus, il n'esi pas à sens unique. Anglais, Allemands, Grecs, Italiens, peuvent user du même droit ; il appartient au navigateur, soit d’êre en règle, soit d’opérer à ses risques et périls. Mais lorsqu’il est établi qu’un bâtiment transporte simple ment des denrées nécessaires à la vie, à l’intention de nonbelligérants. à l’exclusion d’armes, de munitions, ou de tout autre propuit pouvant servir à la guerre, je suis de ceux qui estiment que la roule est libre, et que le voyage doii pouvoir se poursuivre normalement. Je déplore vivement le nouvel incident de Nemous, et ne peut qu’applaudir à l’esprit de décision du Commandant du « Simoun » qui avait la charge d’un convoi. Grâce aux habiles mesures qu'il a prises, l’aviation a pu être alsrtée, les batteries côtières prévenues, et ses bateaux ont pu utilement trouver asile dans un port d’Oranie. Aujouad'liui on discute longuement pour savoir s’il y avait à bord des produits qui pouvaient être plus ou moins directe ment utilisés par les troupes d’occupation allemandes. Je crois qu’aucun reproche ne peut être adressé à l’Amirauté Française, et qu’il n’y avait aucune raison pour que la flotte britannique vienne arraisonner des bateaux qui avaient pour mission de ravitailler l’Afrique du Nord. Je sais que les pertes su . iestpar la Marine marchande Bri tannique sont importantes, mais il serait inadmissible que ce soit au détriment des navires de ravitaillement de la France métropolitaine, que la flotte de la Grande-Bretagne se reconsti tue. Cent huit de nos unitéa de marine marchande ont été captuéées par les Briianniques ; si le Gouvernemënt laisse faire, ce sera la famine. Pour répondre à ceux qui croient que tout ce qui arrive en France est destiné à être réquisitisnné par les Allemands, je répondrai : t° que nous nous sommes engagés à fournir un certain nombre de rations aux armées occupantes, et tant que ces ra tions ne sont pas fournies, les Allemands ont le droit de prélever ce qui leur est indispensable par priorité. 2° dans l’autre guerre, la Belgique et le Nord de la France, en particulier, ont vécu en grande partie par des envois qui leur étaient expédiés d’Amérique; je n’ai jamais entendu dire que , . sur les envois en question, les Allemands aient prélevé quoi que ' bon sens et ue raison. ri...
À propos
Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.
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