Extrait du journal

une religieuse sous les yeux. 11 en était sans doute de même au premier guichet, celui qui donnait sur le boulevard. Depuis la fenêtre qu'elle ne quit tait plus, madame de Rahon enten dait distinctement ouvrir et fermer la lourde porte qu’elle ne voyait pas, et tressaillait de tout son corps en songeant que derrière cette porte était la liberté. A l’extrémité du dortoir principal de l’infirmerie dortoir où couchait la comtesse) existait une sorte de cabinet vitré contenant deux lits de camp dont voici la destination : De dix heures du soir à deux heures du matin, une religieuse veillait, et d’heure en heure faisait sa ronde. A deux heures précises, une se conde sœur quittait le cabinet vitré Dû elle venait de prendre un peu de repos, et remplaçait dans le dortoir la première religieuse qui la rempla çait à son tour sur l’un des lits de samp. 11 arrivait parfois, mais rarement, que, vaincue par la fatigue et le lommeil dans l’exercice de ses fonc tions, la sœur de garde s’endormait •n disant son chapelet. Le dortoir, pendant un temps plus du moins long, restait alors sans surveillante; mais, nous le répétons, c’était rare, et d’ailleurs la religieuse, momentanément coupable d’un dé faut de vigilance, s’éveillait en sur saut au moindre bruit. Madame de Rahon, avec cette sub tilité d’esprit des prisonniers qui rêvent une évasion, se rendit compte de toutes ces choses. Elle trouva moyen de se glisser, une nuit, pieds, nus, en rampant...