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L’Écho rochelais, 7 septembre 1892

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L’Écho rochelais
7 septembre 1892


Extrait du journal

LIBERTÉ COMMUNALE Les exemples viennent de haut. Comment les communes eussent-elles été retenues sur la pente des dépenses inconsidérées et des emprunts nécessaires, lorsqu’elles ont vu et qu’elles continuent de voir l’Etat grossir sans cesse et démesurément le bud get? Et, à cet égard, il convient, en effet, de dire que l’effort trahi par les emprunts communaux « est l’un des traits caracté ristiques du gouvernement républicain ». On ajoute que c’est là son « honneur » ; nous croyons, nous, que c’est son danger. Les communes n’ont pas été seulement poussées par l’exemple gouvernemental dans la voie des dépenses excessives; elles y ont été obligées aussi par une législation imprévoyante et tyrannique. Les lois scolaires ne sont pas seulement attentatoires à la double liberté du père de famille et de la commune, libertés essen tielles et primordiales dans tout Etat bien organisé ; elles ont été, elles restent des lois de désordre financier, comme elles sont des lois de désordre moral. L’Etat n’avait pas le droit, même lorque l'unanimité des représentants du pays l’eût décidé, de dire aux pères de famille: Vous aurez tels maîtres pour vos enfants, vous accepterez pour eux tel enseignement plu tôt que tel autre ; il n’avait pas le droit de tenir aux communes le même langage et d’ajouter : Vous vous endetterez pour cons truire des palais scolaires et, sous prétexte de gratuité, vous obligerez des familles à payer des centimes additionnels autrement lourds que les anciens mois d’école. A la rigueur, on eût compris que, sous prétexte de réorganisation scolaire, l’Etat eût pu dire, par un véritable abus de pou voir: Vous ne choisirez plus vos maîtres d’école. Mais ce qui ne se comprend pas de quelque manière qu’on l’envisage, c’est que l’Etat ait dit: vos anciennes maisons d’école ne suffiront plus, il faut en bâtir de nouvelles; si vous n’avez pas d’argent, je vous faciliterai des moyens d’en avoir; je vous ouvrirai crédit, dans les grands éta blissements financiers qui opèrent sous mon patronage: je vous viendrai en aide, mais vous n’éluderez pas la dépense. Ce fut, économiquement, la plus triste chose que l’application de cette loi. Il y a des multitudes de communes — principa lement des communes rurales — qui y ont épuisé toutes leurs ressources acquises; il y en a de plus nombreuses encore qui ont dû recourir à l’emprunt et aliéner pour longtemps, en de dispendieuses annuités toutes leurs ressources futures. Et voici maintenant que le dilemme s’im pose: les communes devront renoncer toutes les améliorations nécessaires, à des travaux urgents, ou bien se résoudre à des emprunts nouveaux , plus lourds, plus ruineux....

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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