Extrait du journal
Le Syndicat des inscrits aurait il ré solu de soumettre à une perpétuelle douche écossaise, — jets d’eau tiède et cataractes d’eau froide alternés, — les armateurs et le commerce rochelais ? Le mois dernier, déjà, tout était ar rangé. Crac ! sous le prétexte qu’une personne étrangère au débat avait fait une déposition qui ne lui plaisait pas, le Syndicat a tout cassé. Puis il a fait la coquette et n’a plus rien voulu savoir. Quels talents de don Juan a dû déployer M. Dédie pour ob tenir un rendez-vous? Lui seul le sait. Enfin, la belle consent à se rendre chez le soupirant, je veux dire à la mairie, sous les espèces dcM. Durand, escorté d’une trentaine de marins. Là, ce ne sont que sourires prometteurs, flirts, serments d’amour... On jure de faire tenir au maire, dans le plus bref délai, un cahier de reven dications acceptables. Eh bien I c’était encore, si j’ose dire, un bateau (mes lecteurs me concéde ront que, cette fois, je n’ai pas marché à fond). Je viens de voir, en effet, MM. Perreau et Dédie : ils n’avaient pas reçu de l’inconstante le moindre « pou let » et semblaient un peu dépités. On le serait à moins : Belle Philis, on désespère Alors qu’on espère toujours ! Pour parler sérieusement, il est maintenant de toute évidence que M. Durand se f... de l’Hôtel de Ville, de la Préfecture, du Gouvernement et de La Rochelle comme de sa dernière automobile, et que les amabilités qu’il daigne prodiguer par intervalles n’ont d’autre raison que de donner le change et de prolonger indéfiniment la situa tion. —o— Ne se f...-t-il pas également des ins crits ? Oh ! je sais qu’il a deux douzaines de fidèles qui croient en lui comme en un Messie et qui trouveront que je blasphème. Mais je sais aussi que l’im mense majorité de leurs camarades en a par-dessus la tête de la grève qui leur a été imposée malgré eux, sans vote préalable de leur part. Ceux-ci suivent le mouvement, — ou plutôt l’absence de mouvement, — pourquoi ? par esprit de solidarité, par crainte d’être traités de « renards ». Mais ils ne demandent au fond qu’à reprendre le travail. Que M. Durand ait donc le courage de faire voter au vote secret sur la cessation ou la continuation de la grève \ Il ne le fera pas, car il sait, lui aussi, quel serait le résultat. —o Alors on continue à « bourrer le crâne ». Après avoir répandu le bruit que les inscrits ne gagnaient en tout et pour tout que 400 fr. par mois (c’était aller fort), on a prétendu que les armateurs les « carottaient » sur le pourcentage, — ce qui est impossible, puisque la pesée et la vente sont publics. — Et l’on raconte aujourd’hui que, si au bout de trois mois, les armateurs n’ont pas « mis les pouces », leurs bateaux, en vertu d’une loi, seront pris par l’Etat, qui les fera exploiter par les ma rins. Donc, un mois de patience encore et ce sera la victoire 1 Est-il besoin de dire qu’il n’y a pas un mot de vrai dans ce nouveau bo bard, qui n’a d’autre but que d’encou rager les grévistes à la résistance ? C’est aussi pour la même raison qu’on appose des affiches, où les pa trons qui ont repris le travail sont trai tés comme du poisson pourri et où l’on proclame qu’ils perdent 510 francs par mois. 510 francs par mois ? C’est possible. Je n’ai pas, en ce moment, sous la...
À propos
Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.
En savoir plus Données de classification - durand
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