Extrait du journal

LA SÉPARATION Le diocèse d’Aix-en-Provence n’attend pas que ia séparation soit accomplie pour >e préoccuper de cette éventualité redou table et parer à ses conséquences. Dans le Congrès qu’elle vient de tenir à Aix, et dont une brochure nous apporte le résumé des travaux, l’Action religieuse, fondée en 1903 par Mgr Bonnefoy, a fait de bonne besogne. Elle ne s’est pas bornée à de platoniques échanges de vues, mais elle s’est mise à même de passer à des « réalisations immédiates » : la constitution d’associations paroissiales, variant suiv ait les localités, et dont un Comité de juris consultes, sous le contrôle de l’archevêque d’Aix, étudiera les projets de statuts. A la séance de clôture du Congrès, de vant 2.000 personnes, l’ancien évêque de La Rochelle a prononcé des paroles que nous sommes vraiment heureux de repro duire, à la suite des Tablettes: Il faut que vous soyez renseignés sur un point capital. Ce qui ressort du projet de loi sur la séparation, en dehors de la volonté d’arriver à l’étranglement général de l’Eglise, ce sont certains moyens particuliers desti nés à favoriser, sinon à provoquer, des schismes. Nos adversaires veulent que l’Eglise soit divisée, et ils comptent sur les articles qui règlent la dévolution. Qu'on prenne notre argent, mais qu’on nous laisse m liberté! Les Apôtres n'avaient pas de fortune, ni réserves. Il est bon, à un certain point de vue, que nous soyons dépouillés, parce qu’on ne pourra plus dire que le clergé regorge de biens et qu’il travaille exclusi vement pour de l’argent. Nous avons confiance dans notre peuple. Le prêtre saura se contenter de peu, du salaire d’un cantonnier, s'il le faut, et quant à nous, évêques, nous nous souviendrons que ce n’est pas une croix d’or qui a sauvé le monde, mais une croix de bois. Afin de prévenir toute tentative de schisme, j’estime qu’au-dessus des associations pa roissiales. il faut créer une Association cen traie diocésaine, ainsi établie, que les asso ciations paroissiales ne puissent avoir de vigueur ecclésiastique qu’en lui demeurant unies On leur laissera leur autonomie, mais elles n’auront d’existence religieuse que si leurs statuts sont approuvés par l’or ganisation centrale. J’attache à cela une telle importance, que je n’hésiterai pas à rejeter toute association qui ne sera pas en union avec l’Association diocésaine. L’auditoire a ratifié ce langage d’évêque par des acclama!ions répétées. Avec la grande autorité qui lui appar tient, l’éminent archevêque d’Aix a dit ce qu’il y avait de mieux à enseigner pour traverser glorieusement la crise doulou reuse qui va s’ouvrir: les catholiques doivent se préparer tout d’abord à la pratique de la plus grande des vertus : l’abnégation. Pour les catholiques de France, il n’y aura de salut que dans l’obéissance abso lue; le devoir des évêques est de comman der, notre devoir sera d’obéir toujours, quelles que soient d’ailleurs les objections qui nous viennent à l’esprit. Sous le régime concordataire, la presse catholique {Croix, Univers, Vérités) pou...