Extrait du journal
PROFESSION DE FOI Mes Chers Concitoyens, Etes-vous satisfaits de ce qui a été fait depuis quatre ans, de la situation à laquelle nous nous trouvons obligés de faire face ? Vous aviez réclamé des changements, de l’air pur. \ ous aviez demandé que l’Etat consente à se réformer pour mettre fin aux scandales, aux privilèges, aux camaraderies qui vous, ruinent. Trouvez-vous qu’il y ait quelque chose de changé ? Ce sont les mêmes équipes qui se relaient au pouvoir, ce sont les mêmes hommes qui ont froissé votre sentiment de l’honneur et qui n’ont tenu compte d’aucune de vos justes revendications, qui se représentent devant vous. Pendant que vous désirez que « cela change », eux désirent que « cela dure » et, pour faire diversion à l’indignation générale, ils ont consenti des unions anormales et des compromissions qui, dressant les Français les uns contre les autres, ne serviront qu’aux profiteurs de révolution et de guerre civile. Maintenant, ces mêmes hommes viennent vous demander l’union et l’ouhli à leur profit devant le danger extérieur, mais l’union peut-elle se faire autour de ceux qui ont créé le danger en nous désarmant, en ne cessant de faire une politique contraire aux intérêts nationaux ? Oui, nous voulons l’union de tous les Français, mais pas sous la direction de ceux qui ont tout fait pour la troubler, pour la briser, et qui n’ont rien répudié de leurs erreurs passées. Quant à l’oubli, il y a des condamnations qui tombent de trop haut pour le permettre sans devenir complice. Mes chers Concitoyens, C’est dans ces conditions qu’en l’absence de toute autre can didature d’ordre et d’union, dans l’intérêt du Pays, j’ai estimé que le champ ne pouvait être laissé libre aux candidats d’ex trême-gauche de notre arrondissement, ceci à l’heure même où l’Espagne connaît d’effroyables convulsions consécutives à la prise du pouvoir par le Front Populaire. Mes chers amis du canton de La Jarrie m’ont mis, il y a deux ans, à un poste d’honneur. J’ai pensé qu’ils m’avaient dicté mon devoir et indiqué la route à suivre. Enfant du peuple moi-même, venu dans ce pays depuis près de 30 années, je m’y suis fixé définitivement en y fondant un foyer, j’ai le droit de me réclamer de la Terre d’Aunis et de me dire un des vôtres. J’ai vécu votre vie, je connais vos aspi rations, vos préoccupations, vos besoins, les difficultés que vous avez à vaincre dans vos travaux journaliers. Je ne vous ferai pas de vaines promesses, ni de surenchères trop faciles. Il vous faut, avant tout, l’ordre et la paix. Pour écarter le spectre de plus en plus menaçant de la guerre, il est temps que la France fasse enfin une politique étrangère dictée par l'intérêt national, et non destinée à satisfaire les sympathies ou les rancunes de parti, une politique qui ne sacrifie pas des amitiés éprouvées et fidèles dans nos épreuves aux intérêts inavoués de ceux sur lesquels nous ne pouvons compter pour soutenir, s’il est besoin, nos droits et notre sécurité. Avant tout, comptons sur nous-mêmes, sur notre armée, dont les pro vocations récentes prouvent une fois de plus la nécessité. Soyons unis autour du drapeau de la Patrie. Soyons forts pour être respectés, pour que notre amitié soit recherchée, et nous aurons ainsi ta plus sûre garantie de la sécurité de nos frontières. Voilà le programme le plus urgent et dont la réalisation permettra à un vrai gouvernement de consacrer ses efforts aux difficultés intérieures. Il faut, pour cela, aussi renforcer Fautorité du pouvoir exé cutif, assurer sa stabilité, la continuité de son effort stérilisé par des crises ministérielles trop souvent répétées. Il faut que s’il en est besoin, il puisse consulter le Pays, vous consulter sans que soit nécessaire une autorisation qu’il ne peut jamais obtenir, pour que vous disiez si vraiment vous êtes d’accord avec vos élus dans la politique qu’ils prétendent imposer au Pays, d’accord avec eux pour provoquer sans cesse des chutes de ministère dans un intérêt plus personnel que national. Le renforcement de l'autorité du gouvernement lui permettra de lutter plus efficacement contre la crise économique qui nous étreint, contre les menées démagogiques, les surenchères des lois dites sociales, qui font refuser aux politiciens l’utilisation des activités et des forces existantes dans la Nation. C’est ainsi que sans aucun doute les Mutualités auraient pu jouer dans le fonctionnement des assurances sociales un rôle où, avec moins de gaspillage et un meilleur rendement, des cen taines de millions auraient été économisés au Pays. Pour l’Agriculture, si durement atteinte, je suis bien placé pour le savoir, il aurait été possible aussi d’utiliser plus largement les compétences professionnelles, en particulier celles des Cham bres d’agriculture. Elles auraient mieux trouvé sans doute les remèdes aux importations abusives, aux fraudes, à la multi plication des intermédiaires, qui, en empêchant l'écoulement des produits, ont amené l'avilissement des prix. Elles auraient empêché la désastreuse politique suivie pour le blé, essai in fructueux de socialisation au détriment des producteurs. Le commerce n’est pas en meilleure situation, écrasé sous les charges fiscales qui se superposent. Il a besoin d’être protégé contre l’envahissement des commerçants étrangers et contre ceux qui profitent d’une réglementation insuffisante pour s’af franchir des obligations incombant aux commerçants établis et les concurrencer ainsi d’une façon plus ou moins clandes tine. Il faut enfin que la diminution du prix de revient et du coût de la vie apporte un stimulant et un essor nouveau aux échanges. Il faut bien le dire, toutes les branches de Vactivité nationale sont actuellement paralysées par une fiscalité écra sante. L’augmentation exagérée des dépenses, les charges nou velles imposées ou trop légèrement acceptées par l’Etat, ont amené un déséquilibre financier auquel on a voulu faire face par l’accroissement perpétuel des impôts et auquel il faut por ter remède sous peine de compromettre l’avenir de notre mon naie nationale, déjà trop éprouvée....
À propos
Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.
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