Extrait du journal

A la mémoire de mon camarade Jean SIDOS tombé le 16 Juin 194J, en défendant, seul, l'entrée de Bouglainval. Jean î le train va partir. Allons, dépêche-toi, Regarde ton copain, penché à la portière: Qui te fait des signaux. 11 est temps cette fois, J’embrasserai pour toi les frangins et la mère. La cohue sur le quai, les adieux et les larmes ; Son père, cet officier, cet ancien des quatre ans* Qui, comme les jeunots, avait repris les armes Et regardait partir son gosse de vingt ans. Et, tout en rappelant nos souvenirs de classe. Nous parlions d’un passé que nous croyions - [lointain ; Et le train, en partant, emportait dans l’espace Nos chahuts d’écoliers* nos propos de gamins. Cinq mois se sont passés. Pour les uns c’est la [gloire Pour d’autres, la débâcle et la fin des combats : Les uns ont la tête basse et d’autres la victoire, D’autres enfin c’est le fils qui est tombé là-bas....