Extrait du journal

me disait : « Ce sera un écrase ment. Pour ma part, ajoutait-il, je n’assisterai pas impassible à une pareille défaite, et je m’ef forcerai de trouver une mort glorieuse à la tête d’une de nos rares escadres de bombarde ment. » Les mots qui an’ont été pro noncés ont été répétés à d’autres ce qui m’autorise à les évoquer aujourd’hui. Depuis cette époque, qu’a-t-on fait pour remédier à cette ca rence ? Peu de choses ! Pourquoi ? Je pense aux fils du GAiéral Denain tombés en héros dans l’arme aérienne qu’ils savaient mieux que personne inapte à remplir son rôle. Je pense au Père crucifié, je songe surtout aux obstacles qu’il a rencontrés sur sa route, et qu’il n’a pu surmonter... En ce temps-là, on achetait aux Etats-Unis des prototypes intéressants. Pour quelles raisons ces achats n’ont-ils pu être conti nués ? Pour quelles raisons, égale ment, ne pouvait-on acheter qu’à certains constructeurs français et pas à d’autres ? Des consciences étaient sédui tes, des intermédiaires haut pla cés rémunérés. Il ne s’agit pas simplement de question de pots de vin. La conclusion est devenue, après avoir provoqué notre écra sement, de la trahison, puisqu’en fin de compte tout s’est soldé par du sang et de la honte. Non, en vérité, la lumière ne pourra rester éternellement sous le boisseau. Il faut que l’on sache et que l’on frappe. Ceux qui sont tombés en vain attendent... La Montagne de Riom ne doit pas accoucher d’une souris....