Extrait du journal

tendu parler d’une Jeanne* Saulnier— Alors, comment vous appelez, vous? dites-le-moi. — Je m’appelle la comtesse Marie de Rahon, femme du comte Annibal de Rahon, lieutenant général des armées du roi. ! La religieuse fit malgré elle un geste de découragement, et la cons ternation se peignit sur sa figure expressive. Un instant elle avait espéré que la pauvre femme, vers laquelle elle se sentait attirée par nue si vive sympathie, recouvrait la raison. Maintenant, hélas ! elle voyait bien que la folie changeait de nature, mais qu’elle existait plus que jamais. — Ah! fit-elle avec désespoir, je Ils clairement dans votre pensée, vous croyez que je redeviens folle, — Calmez vous, ie vous en sup plie, murmura la religieuse; je crois que le nuage qui parfois obscurcit votre Intelligence n’est pas encore complètement dissipé, voilà tout. — Mais si je vous prouvais qu'au moment où je vous p :r!e je possède ma raison complète? Si je vous dé montrais jusqu’à l’évidence que je dis la vérité? — Certes, je ne demanderais pas mieux que de me laisser convaincre; mais, cette preuve, comment pour riez-vous me la donner / — Aidez moi... j’y parviendrai. — Comment expliqueriez vous vo tre présence à la Salpêtrière, si vous étiez véritablement riche et de grande famille ? poursuivit la jeune sœur. Qui donc avait un immense Intérêt à vous faire enfermer ici sous un faux nom ? — Qui donc? — répéta la comtesse,...