Extrait du journal

Simiane lui désignait du doigt, il tressaillit, pâlit légère ment et eut peine à retenir un cri de surprise. — Elle! murniura-l-il tout bas, mais d’une voix si faible et si confuse que personne ne l’entendit. . —Eh bien ! lui dit Montaigu, interprétant autrement son silence, te voilà comme nous pétrifié d’admiration , et je parierais que son image est bien près de remplacer celltr dont tou cœur voulait si précisément conserver l’empreinte. — Tu crois? répliqua Maxime distrait et tout rêveur. — Ah ça 1 dit Simiane , décidément cette femme t’a en sorcelé; la connaîtrais-tu par hasard? lu as changé de vi sage à son aspect. — Mou Dieu I dit Maxime affectant un Ion de» profonde „ indifférence, je la connais comme tout le monde la connaît ; car c’est la grande artiste que vous auriez pu voir aussi bien que moi et dont vous avez entendu prononcer vingt fois le nom : c’est la Pérégrina. ■ — Ah! celte femme est la Pérégrina! Et tous les regards se tournèrent vers elle. • • —- Ah ça! messieurs, dit vivement Maxime, nous ne sommes pas ici pour causer femmes ; je crois que nous fe rions bit n de souper d’abord, puis de nous occuper ensuite de l’objet qui nous réunit. — Maxime a raison , dit Simiane, soupons. Le repas fut servi sur l’ordre qu’en donna Maxime, et chacun se hâta d’y faire honneur. Le chevalier de Ronsac but peu et essaya plusieurs -foi» de mettre la conversation sur le terrain de la politique ; mais il y renonça enfin, sur l’observation que Simiane lui fit à voix basse qu’il fallait attendre que les valets eussent disparu. Mpnlaigu , lui, but beaucoup et revint sur le compte de la Pérégrina , dont il exalta la beauté dans lès termes les plus bruyants. .Maxima voulut détourner, l’entretien sur-un autre sujet, mais tout le monde avait pris feu sur celui-là,...