Extrait du journal
A propos d’une comparaison Comme tout le monde, j’ai pris connaissance par la lecture des jour naux de la comparaison que M. le Mi nistre des Finances a faite récemment à la Chambre des Députés au sujet de la pension de retraite que pourraient loucher, à l’âge de cinquante-cinq ans, deux frères, l'un instituteur et l’autre cultivateur, comparaison d’où il parait résulter que la pension du premier dépasserait le double de celle du second si celui-ci avait fait à la Caisse nationale des retraites pour la vieillesse des versements égaux aux retenues opérées sur le traitement de son frère. A mon tour, je fais la même com paraison, mais je ne veux pas, comme M. le Ministre des Finances, négliger de tenir compte d’un point impor tant, je dirai même du point capital. Si M. Flandin veut bien admettre que, juspu’à l’âge de treize ans, les deux frères n’ont rien gagné et ont dépensé la même somme, nous se rons d’accord pour le commencement de la comparaison. A cet âge, celui qui se destine à l’enseignement devient élève d’une école normale dans laquelle il sé journera encore pendant trois ans. J’admets que tout aille au mieux pour lui puisque je ne tiens pas compte, pour les examens et concours, des échecs possibles qui pourraient avoir pour conséquence de prolonger d’un an ou même de deux ans la durée de ses éludes. Pendant ce minimum de six années, pas un sou n’a été gagné par le futur instituteur, mais, par contre, il a dépensé une somme assez ronde pour son entretien, malgré la gratuité de l’enseignement. Quant à celui qui se voue à la cul ture, rien n’a pu l’empêcher, dès l’âge de treize ans, d’entrer comme ouvrier agricole chez un fermier ou un propriétaire exploitant. A dix-neuf ans, c’est-à-dirh à l’âge où son frère, s’il n’a pas été boursier à l’école primaire supérieure, a dé pensé au moins 10.000 francs, lui, le cultivateur, a pu réaliser facilement sur scs gages une économie de 5.0( 0 comme la preuve en est faite par les livrels de caisse d’épargne dont sont titulaires à cet âge les pupilles de l’Assistance publique. 11 y a donc à ce moment, entre les avoirs respectifs des deux frères, une différence minimum de 15.000 francs qui, si elle était déposée par leur père à capital aliéné, à la Caisse Nationale des retraites pour la vieillesse, pro duirait au cultivateur, lorsqu’il aurait atteint l’âge de 55 ans, une rente an nuelle de 11.767 fr. 18, laquelle, ajoutée aux 6.000 francs provenant...
À propos
Lancé en 1875, L'Écho saintongeais était un quotidien régional implanté à Saint-Jean-d'Angély. Il sera publié jusqu'en 1941.
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