Extrait du journal

trice ; la bonté et le travail seuls sont capables de continuer à porter les destinées de notre pays toujours plus haut vers plus de prospérité, vers plus de solidarité. « On pourrait se livrer partout à la même étude. On enregistrerait les mêmes résultats. C’est pourquoi nous nous associons volontiers à ces paroles de M. Paul Forsans : « Il est utile de faire pénétrer dans l’opinion publique que ceux qu’on appelle les patrons sont issus de la démocratie. « Hier ouvriers, contremaîtres, em ployés, devenus lentement et progres sivement, à force de travail et d'éco nomies, chefs d’établissements plus ou moins importants, nous prétendons être de vrais, de sincères démocrates. » C’est, en effet, la leçon salutaire qu’il faut donner aux travailleurs de la ville et des champs. Il faut leur enseigner que les vrais démocrates ne sont pas ceux qui, animés d’une mes quine jalousie, veulent abaisser ceux qui s’élèvent. Ce sont ceux, au con traire, qui réussissent à s’élever à une situation meilleure par leur intelli gence, leur labeur, ou même aidés par la chance, s’efforcent d’élever à leur tour, ceux que les hasards de la naissance et de la fortune n’ont pas favorisés, et s’appliquent à réaliser plus de justice sociale. M. Raymond Poincaré, dans le très beau discours qu’il prononça à ce même meeting de la salle Wagram, rappelait un mot de M. Ri bot : « Il ne faut pas que la bourgeoisie devienne un égoïsme organisé. » Ce n’est pas la première fois que M. Poincaré adresse ainsi un éloquent appel à la solidarité de ceux qui ne vivent pas exclusivement de leur travail et qui sont dans une situation privilégiée. Quand il soutint devant la Chambre son projet d’impôt sur le revenu, je me souviens du discours magistral qu’il prononça, de la noble et géné reuse inspiration qui l’animait. Au jourd’hui comme hier, M. Poincaré fait entendre des conseils dont les Syndicats commerciaux et industriels comprendront assurément la portée. Oui ! il faut constituer en France, en organisation permanente, ce que j’ai appelé, il y a huit ans déjà, un parti économique. Mais pour que ce parti soit fort, que son action soit salutaire, il faut qu’il s’organise dans la République pour la République et qu’il ait la volonté loyale de servir les intérêts profonds et permanents de la démocratie. Charles CHAÜMET, Député. LE SATYRE DU POUIINGUEN...