Extrait du journal

On dit que les mineurs d’Anzin deman dent un salaire de cinq francs par jour et la réduction de la journée de travail à dix heures. On s’accorde pourtant sur ce point que les mineurs de cette partie de la France étaient les plus favorisés et les mieux rétribués. La dernière crise houillière que la France et la Belgique ont eu à traverser, a eu, comme conséquence fatale, la diminution des salaires. 11 faut qu’on arrive promptement à une transaction : il faut que la Société des mines d’Anzin aille à l’ouvrier et lui fasse des concessions dans la mesure du possible : que l’ouvrier ne voie pas toujours un ennemi dans son patron et, tout en sauve gardautsesdroits, respecte aussi les intérêts de celui qui le fait travailler. Les meneurs devraient com prendre que le moment était absolument inopportun pour faire cette demande ; la concurrence étrangère jette à profusion ses produits sur le marché français et, chaque jour, elle porte un nouveau coup à notre industrie houillère. Nos rivaux sont la Belgique, l’Angleterre, l'Allema gne, qui fournissent le charbon beaucoup meilleur marché que nous ; que serai-ce le jour où les salaires devraient être élevés à Anzin et ailleurs. Il y a là, pour le mo ment, presque une impossibilité ; tout ce qu'on peut désirer, c'est une transaction, et surtout la fin de la grève. Puisque nous parlons des bonapartis tes, signalons le procès que l’ex-prince impérial vient d’intenter au journal Le Siè cle et de gagner contre lui. Le Siècle n’avait fait que reprendre une nouvelle du Times, affirmant que Napoléon III, pour remédier à l’insuffisance de ses 25 millions de liste civile avait aliéné certaines portions des forêts de l’Etat. L’accusation était grave : le bruit ne venait pas, d’ailleurs, d’une source quelconque. Il sortait du sein même de la Commission parlementaire qui est chargée d’apurer les comptes de 1870. Le tribunal a condamné le Siècle à 2,000 francs d’amende, déclarant que l’accusation ne portait pas sur des faits précis. Mais la lumière ne tardera pas à se faire, puisqu’à...