Extrait du journal

11 se hâte, il empile les abracadabrant, et il veut qu’en fait de délires nous n’ayons rien eu à envier aux autres siècles. Sa dernière année complète son compte de folie. Elle nous devait l’aventure de ce roi Urluberlu, fils d’Ubu, dont aucube imagination,fût-ce celle des frères Coignard, n’a soupçonné la féerique extravagance. C’est évidemment nu théâtre du Châtelet que notre Milan a appris à gouverner le peuple serbe, il applique le changement à vue à sa politique, il adapte les calembours aux lois. Christian fut son maître. Mais pense-t-il que les choses puissent toujours durer ainsi? N’estime-t-il pas avoir atteint par le complotvitch l’apogée de son règne, ou de son interrègne, et croit-il les Serbes plus bêtes que vous, moi, ou les Batignollais des Batignolles? A sa place, je me méfierais, et tout doucement je dirigerais mes économies vers la douce Babylone moderne, où sont les chers tripots et les lupanars adorés. Puis un matin j’irais les rejoindre,* sans me retourner pour voir les gros nuages qui s’amoncellent sur les cimes des Balkans....