Extrait du journal

R n’est pas trop tard, je pense, pour parler encore ie la collection Thomy Thiéry, dont l’inauguration iut faite lundi dernier, sans excès de pompe. Je dis tans excès, car la visite ministérielle, au milieu de quelques fonctionnaires et de leurs épouses, parut assez modeste, après le gala solennel de l'inauguration de la collection Dutuit et du musée de la Ville de Paris au Petit-Palais. Ce qui surtout m’a surpris, je dois l’avouer, bien que l’on n'ait laissé s’écouler qu’une année entre le moment où le legs fut à la disposition de 1 Etat, et le moment où il fut montré au public — ce qui surtout m’a surpris, c'est une sorte d’hésitation qui se produisit dans la direction des musées nationaux, quant à la valeur des tableaux dont se compose la collection Thomy Thiéry. On ne savait pas, parait-il, si ces œuvres étaient vraiment aussi belles, aussi précieuses que cela avait été dit — j’en sais quelque chose — au lendemain de la mort de M. Thomy Thiéry ; et, tout en donnant à la collection la plus grande des trois salles, non pas nouvelles, mais vacantes depuis déjà nombre d’années, puisque les tableaux qui y étaient exposés avaient été répartis dans les galeries du premier étage, on désira un moment laisser entendre que l’agencement des tableaux rapportés du Luxembourg était la vraie occasion de J’expoâition du legs Thomy Thiéry, comme si l’exposition du legs Thomy Thiéry n’avait pas suffi, dès le premier jour, à faire paraître bien pâles les œuvres réunies dans les deux salles voisines....