PRÉCÉDENT

L’Éclair, 4 mars 1907

SUIVANT

URL invalide

L’Éclair
4 mars 1907


Extrait du journal

Tel est bien, en effet, le point de vue auquel se place Tolstoï dans l’opuscule qu’il vient de consacrer à l’exécution du poète anglais. Il n’accuse pas Shakespeare d’avoir été un écrivain prodigieusement inégal et chez qui d’énormes défauts sont comme la rançon d’un génie monstrueux. Ce serait lui marquer de l’estime, que de le tenir pour un monstre ; et le fait est qu'il le juge en des termes dont le plus éreinter des critiques n’oserait pas se servir pour qualifier le dernier des dramaturges. Shakespeare est, d’après lui, un écrivain des plus médiocres — le mot y est en toutes lettres. Il ne sait ni construire une pièce, ni poser un caractère. Dépourvu d’invention, il emprunte ses sujets à ses prédécesseurs, et, en les traitant, après tout le monde, il les affaiblit. Aussi pauvre psychologue que faible logicien, il prête à ses personnages des propos tout bonnement absurdes. Long, diffus, traînant, son dialogue est farci d’anachronismes et bourré de coq-à-l’âne. Bref, Shakespeare est <1 au-dessous de toute critique »....
L'Éclair (1889-1926)

À propos

L’Éclair est fondé en 1888 par Maurice Dechêneau, un transfuge du Matin dont il recopia la formule. Antidreyfusard et antisémite, ce quotidien d’information devenu un journal politique passe ensuite sous l’égide d’Ernest Judet, fin 1904. Défaitiste et anglophobe pendant la Première guerre mondiale, son rédacteur en chef est accusé de trahison après la guerre. Judet fut contraint de vendre le journal qui fut finalement absorbé par L’Avenir en 1925.

En savoir plus
Données de classification
  • shakespeare
  • tolstoï
  • chamberlain
  • leroy-beaulieu
  • gauthier
  • simart
  • de casteja
  • scrini
  • de libras
  • fouret
  • gand
  • france
  • angleterre
  • douvres
  • paris
  • londres
  • lamballe
  • montpellier
  • la seine
  • rome
  • chambre des communes
  • parti conservateur
  • parlement