Extrait du journal

La guerre survint qui nous obligea donc à regagner la province. Jetais, pour ma part, à Bordeaux, quand on apprit le désastre de Sedan, toute une année rendue, l'empereur prisonnier... Cela semblait alors la fin même de la France. Je revois, sur les allées de Tourny, sur la place de la Comédie, sur le cours de l’intendance, cette houle humaine. la formidable poussée de la foule, courant aux nouvelles et n’y voulant pas croire. Jamais, comme al rs, je n’ai compris à quel point Paris était la tète et le cœur de la France. Toute cette fouie, à l’indignation débordante, aux grands gestes irrités, ne savait que faire, que décider; elle était capable de tous les excès, et incapable du moindre parti. Dans les groupes, on ne se demandait qu’une chose: « Que dit-on à Paris? Que faiton à Paris? »...